Une semaine après avoir annoncé la dilution des parts du groupe Air France-KLM dans son capital, la compagnie aérienne Kenya Airways veut créer une coentreprise avec Air France – qui justement lancera l’année prochaine une nouvelle liaison entre Paris et Nairobi. Le président de la compagnie nationale kényane Michael Joseph a annoncé avoir déposé une demande auprès des autorités de la concurrence du pays (CAK) pour lancer vers avril 2018 une coentreprise avec Air France, similaire à celle déjà en place depuis 1995 entre Kenya Airways et KLM Royal Dutch Airlines. Le nouvel accord permettrait un partage de revenus sur la liaison entre sa base à Nairobi-Jomo Kenyatta et l’aéroport de Paris-CDG, où Kenya Airways propose un vol quotidien auquel Air France ajoutera le 25 mars prochain trois rotations hebdomadaires – tous les vols étant proposés en partage de codes. « KLM et Air France ont fusionné il y a des années, et il serait donc dans notre intérêt de créer une joint-venture. Un tel pacte sera également avantageux pour KQ alors que nous nous rapprochons des vols directs vers les Etats-Unis », a souligné le dirigeant dans The Nation ; ces vols vers New York n’ont pas encore reçu le feu vert de l’administration américaine. La compagnie de l’alliance SkyTeam a annoncé vendredi avoir réduit de 20,5% ses pertes semestrielles au 30 septembre 2017 à 35,5 millions de dollars, grâce à une réduction significative des dépenses de sa flotte (-21,9%) et des frais généraux (-8,9%) ; elle affiche aussi un résultat d’exploitation en hausse de 50% par rapport à la même période l’année dernière. Mais les revenus ont reculé de 0,3%, les fluctuations des devises et la surcapacité « atténuant l’avantage d’une hausse de 3,3% du trafic à 2,3 millions de passagers. « Il y a encore des choses à améliorer, mais c'est déjà un bon signe pour notre entreprise », a commenté le CEO Sebastian Mikosz, pour qui la coentreprise avec Air France est l’une des pistes envisagées pour améliorer les revenus de Kenya Airways. « A l'avenir, nous développerons nos itinéraires stratégiquement. Mais si nous lançons une route et que ça ne marche pas, nous n'hésiterons pas à la fermer », a-t-il aussi souligné. Rappelons que le gouvernement kényan avait détaillé la semaine dernière la restructuration du capital de sa compagnie nationale : ses prêts de 238,1 millions de dollars sont convertis en actions, faisant passer sa participation dans le capital de 29,8% à 49,8%. Même opérations pour les banques commerciales locales, qui avaient accordé pour 217,2 millions de dollars de prêts à Kenya Airways et se retrouvent avec 38,1% du capital. Du coup Air France-KLM, qui détenait jusque là 26,73% de la compagnie, n’en possèdera plus qu’environ 7% ; le groupe perd au passage un de ses deux directeurs, et le contrôle réel de Kenya Airways qui revient dans les mains du gouvernement. Comme annoncé en juillet dernier, Air France a confirmé hier qu’elle relancera le 25 mars 2018 une liaison entre Paris-CDG et Nairobi, opérée trois fois par semaine en Boeing 787-9 Dreamliner pouvant accueillir 30 passagers en classe Affaires, 21 en Premium et 225 en Economie. Les départs sont programmés mercredi, samedi et dimanche à 20h50 pour arriver le lendemain à 6h00, les vols retour quittant le Kenya lundi, jeudi et dimanche à 8h20 pour se poser à 15h50. Ces vols seront proposés en partage de codes avec ceux de Kenya Airways, sans autre concurrence (la future coentreprise n'est pas évoquée dans le communiqué), avec en continuation à Nairobi des possibilités de correspondance vers 23 destinations en Afrique : Kisumu et Mombasa au Kenya, Entebbe en Ouganda, Bujumbura au Burundi, Lusaka, Ndola et Livingstone en Zambie, Khartoum au Soudan, Dzaoudzi à Mayotte, Moroni aux Comores, Lilongwe au Malawi, Dar es Salam, Kilimandjaro et Zanzibar en Tanzanie, Kigali au Rwanda, Addis-Abeba en Ethiopie, Maputo et Nampula au Mozambique, Harare et Victoria Falls au Zimbabwe, Lubumbashi en République Démocratique du Congo, Djibouti et les Seychelles. Cette nouvelle liaison d’Air France est également complémentaire à celle de KLM qui opère un vol quotidien entre Amsterdam-Schiphol et Nairobi en Boeing 787-9.