Un syndicat italien de pilotes appelle à une grève de 4 heures la semaine prochaine chez la compagnie aérienne low cost Ryanair, une première depuis sa création, tandis qu’un autre au Portugal a voté en faveur d’actions qui pourraient inclure des arrêts de travail. La direction menace ses pilotes à Dublin de représailles s’ils suivent le mouvement. La spécialiste irlandaise du vol pas cher fait face à la première grève de pilotes de son histoire : en Italie, le syndicat ANPAC a annoncé pour le 15 décembre 2017 de 13h00 à 17h00 un arrêt de travail des 280 pilotes qu’il représente, soit 40% des pilotes basés en Italie, mais aussi des hôtesses de l'air et des stewards. Un mouvement social dans le contrôle aérien et chez les autres compagnies aériennes est également prévu le même jour, a souligné le syndicat. Un porte-parole de Ryanair a rétorqué que l’ANPAC « n’a aucun rôle » dans la low cost, et qu’il s’agit du « sixième préavis de grève lancé par ce syndicat et d’autres en Italie avant d’être annulé ». « Nous nous attendons donc à ce que ce préavis soit levé », ajoute-t-il. Au Portugal, c’est le syndicat de pilotes SPAC qui annonce avoir voté en faveur d’un mouvement social « pouvant aller jusqu’à la grève ». Disant représenter une majorité des pilotes de Ryanair basés dans le pays, le SPAC affirme que la direction a refusé de recevoir ses représentants « élus ou nominés », ) préférant passer par son propre système de négociation (les ERC, comité de représentation des employés) « qui ne répond pas à leurs besoins mais sert à saper leurs intérêts collectifs et leur position de négociation ». Il n’a cependant fixé aucune date pour son action, tout en appelant Ryanair à ouvrir immédiatement des discussions avec le nouvellement formé EERC (European Employee Representative Council) ou avec les syndicats nationaux. Un communiqué de Ryanair explique qu’elle reçoit régulièrement « des menaces d'actions syndicales de la part de syndicats de pilotes d'avions concurrents d'Italie, du Portugal et même parfois de pilotes d'Aer Lingus. Nous et nos pilotes ignorons ces lettres ». Mais à la rentrée, son CEO Michael O’Leary prévenait que toute grève aurait des « conséquences » pouvant inclure le retrait d’avions dans les bases où les arrêts de travail sont lancés. Mercredi, ce sont les pilotes basés à l’aéroport de Dublin qui ont été menacés, alors qu’ils organisent une consultation : s’ils suivent l’exemple de leurs collègues italiens, ils s’exposent à une diminution de leurs allocations, un gel des promotions voire un déplacement vers d’autres bases. Et Ryanair a été claire dans le mémo interne publié dans The Independent : pas question de reconnaitre le syndicat irlandais IALPA. Rappelons que la low cost a vu sa croissance ralentir en novembre, suite à « l’échec massif » (ses propres termes) de son planning pilotes en septembre qui avait entrainé la chute de sa ponctualité à 70% - et l’annulation de 20.000 vols d’ici la fin mars 2018, affectant 700.000 passagers. Ryanair n’a jamais connu de grève de pilotes, des bagagistes ayant mené des arrêts de travail – en 1998…