La compagnie aérienne low cost Niki a mis fin à ses activités en Autriche, Lufthansa ayant renoncé à la racheter dans l’espoir d’amadouer la Commission européenne qui examine sa reprise des actifs d’Air Berlin. EasyJet a de son côté reçu un feu vert officiel des autorités de la concurrence dans le même dossier. Aucun avion de la spécialiste autrichienne du vol pas cher ne décollera des aéroports du pays à partir de ce 14 décembre 2017, a-t-elle annoncé hier dans un communiqué. Plusieurs compagnies aériennes sont selon Niki « à la recherche de solutions pour ramener les passagers en attente de l'étranger vers l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, pour une somme modique ». Mais « à son grand regret », TUIfly Deutschland ne participera pas à cette solution. Quant aux clients ayant réservé leur vol auprès d'un tour-opérateur, ils sont priés de le contacter directement – « le tour-opérateur est responsable de l'accueil de ses passagers », ajoute la compagnie qui tient à remercier les passagers pour leur « loyauté de longue date ». Fondée en 2003 par Niki Lauda (qui envisageait de la reprendre) et basée à l’aéroport de Vienne-Schwechat, Niki desservait jusqu’à hier une cinquantaine de destinations dont cinq en Autriche, quatorze en Allemagne, sept en Espagne et Paris, Nice, Calvi, Bâle-Mulhouse, Agadir ou Marrakech entre autres. Elle disposait dune flotte de 15 Airbus A321 et deux A320, plus treize Boeing 737NG justement opérés par TUIfly Deutschland. L’arrêt des opérations de la low cost est directement lié à l’annonce hier du groupe Lufthansa, qui renonce à acquérir la filiale d’Air Berlin pour écarter la possibilité d’un veto européen à la reprise des autres activités de la compagnie en faillite : le groupe explique dans un communiqué avoir présenté à la Commission européenne « des concessions supplémentaires », après avoir déjà pris « des engagements importants, notamment en abandonnant des créneaux horaires ». L’autorité européenne en matière de concurrence a « clairement indiqué » à Lufthansa qu'une acquisition de Niki et son intégration dans la low cost Eurowings « ne seraient pas approuvées pour le moment ». Une partie du prix d'achat convenu pour Niki avait déjà été transféré à la société en tant que financement relais ; le reste sera désormais utilisé « pour l'expansion de la capacité organique sur les marchés de Niki », ce qui sur le plan économique conduira « à un résultat comparable » pour le groupe. L’avis de la Commission européenne est attendu vers le 21 décembre. Egalement impliquée dans la reprise de certains actif d’Air Berlin, la low cost britannique easyJet a de son côté exprimé hier son plaisir de « confirmer qu'elle a reçu l'approbation de la Commission européenne pour son récent accord d'acquisition d'une partie des activités d'AB à l'aéroport de Berlin-Tegel ». Cette acquisition permettra à la low cost d'exploiter 25 Airbus à partir de Tegel, et d’y lancer 19 routes dont une à destination de Paris-CDG. L'accord inclut la location par easyJet des appareils d'Air Berlin, la reprise d'autres actifs y compris des créneaux de vol, et des offres d'emplois pour les équipages de la compagnie en faillite. La Commission européenne « a confirmé qu'il n'y avait pas de problèmes de concurrence liés à cet accord », souligne easyJet qui prévoit maintenant d'achever la transaction « dans un proche avenir ».