La compagnie aérienne low cost Ryanair a lancé mercredi les vols en correspondance à Porto, troisième aéroport européen à offrir son service après Rome et Bergame. Les négociations avec les syndicats se poursuivent en Irlande, tandis que la patience a manqué à un ses passagers qui est sorti sur l’aile à l’arrivée d’un vol retardé à Malaga.

Comme annoncé en novembre dernier, la spécialiste irlandaise du vol pas cher permet depuis le 3 janvier 2018 à ses passagers de prendre des correspondances à l’aéroport de Porto-Francisco Sa Carneiro, sur un total initial de vingt routes. Ces vols avec correspondance peuvent être réservés en ligne, les passagers disposant de transferts directs à Porto sans avoir à quitter les zones d’embarquement, du transfert automatique des bagages vers la destination finale, et du billet unique sur les itinéraires suivants via l’aéroport portugais :

depuis Bruxelles-Zaventem vers Faro et Ponta Delgada
depuis Barcelone vers Faro, Lisbonne, Ponta Delgada, Terceira
depuis Bologne vers Faro
depuis Dortmund vers Lisbonne
depuis Düsseldorf-Weeze vers Lisbonne et Ponta Delgada
depuis Madrid vers Lisbonne
depuis Milan-Malpensa vers Lisbonne
depuis Milan-Bergame vers Faro, Ponta Delgada et Terceira
depuis Memmingen vers Lisbonne
depuis Nuremberg vers Faro
depuis Valence vers Faro et Lisbonne

Après les « lancements réussis » des vols en correspondance dans les bases de Ryanair à Rome-Fiumicino et Milan-Bergame, Kenny Jacobs souligne dans un communiqué que ce service « est la dernière initiative issue de la quatrième année du programme Always Getting Better de Ryanair, qui comprend un site Web personnalisé, un nouveau site Web pour Ryanair Rooms, un site Web Ryanair dédié à nos clients chinois, Ryanair Tickets, l’intégration d’Apple Pay, des vols long-courrier d’Air Europa en vente sur Ryanair.com et un nouveau partenariat avec le réseau Erasmus Student Network ».

Ryanair : correspondances, négociations et impatience (vidéo) 1 Air JournalCôté syndicats, Ryanair a rencontré hier avec l’un des futurs représentants de ses salariés irlandais : Forsa, qui regroupe désormais Impact et deux autres syndicats et négocie avec sa branche IALPA (Irish Air Lines Pilots Association), a évoqué des discussions constructives, son directeur des communications Bernard Harbor déclarant dans The Irish Independent que les deux parties continueront à négocier sur la création d’une convention collective avant de s’attaquer aux autres problèmes. « Les deux parties sont désireuses de le faire le plus rapidement possible, et veulent parvenir à un accord global », a-t-il déclaré, alors que Ryanair rappelait de son côté qu’elle ne commente jamais les négociations en cours. Le syndicat semble donc moins négatif que le 20 décembre dernier, quand il se déclarait « pas convaincu » par la proposition historique de la low cost de reconnaitre enfin les syndicats extérieurs à la compagnie.

La pression des pilotes de la low cost en Irlande, au Royaume Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Portugal, et le risque de contagion en Europe avaient poussé Ryanair à annoncer pour la première fois en 32 ans qu’elle reconnaitra les syndicats de pilotes, mais aussi de PNC, afin d’éviter des « perturbations massives pendant la période de Noël ». Le syndicat allemand Vereinigung Cockpit (VC), qui avait mené une grève de quatre heures (la première de l’histoire de la low cost), menace toujours de recommencer si la compagnie n’accepte pas « tous ses représentants d’où qu’ils viennent ». Ses homologues dans les quatre autres pays concernés pour l’instant doivent rencontre la direction de Ryanair en janvier, et tout d’abord avec ANPAC en Italie et BALPA en Grande Bretagne.

En ce qui concerne la France, rappelons que le CEO Michael O’Leary avait déclaré que la reconnaissance des syndicats ouvre « de nouvelles opportunités dans des pays fortement syndiqués » comme l’hexagone ou le Danemark. Jusqu’à 50 avions pourraient être basés en France, soit un huitième de sa flotte, le rythme de ce déploiement dépendant « de la disponibilité des avions et des accords avec les aéroports ». La reconnaissance des syndicats « allait toujours arriver une fois notre installation en France, nous venons juste d’accélérer le mouvement », avait ajouté le dirigeant.

Enfin on retiendra l’idiot du jour, qui à l’arrivée du vol FR8164 de Ryanair entre Londres et Malaga lundi soir n’a pas supporté d’attendre un peu plus à bord de l’avion, en plus d’un retard de vingt minutes à l’atterrissage. Selon le passager espagnol Fernando del Valle qui a filmé la scène et la mise en ligne sur Facebook, « cela faisait environ une demi-heure que nous attendions pour sortir de l’avion, quand cet homme s’est dirigé tranquillement vers la sortie de secours ; il a tiré sur le mécanisme d’ouverture, a regardé dehors, puis il est revenu chercher son sac à dos et il est sorti sur l’aile ». Et s’est assis les jambes dans le vide – jusqu’à son arrestation par la Garde civile.