La visite en Chine du président français n’a pas déclenché de commandes pour Airbus, qui va cependant accélérer le rythme de production de ses A320 dans la FAL de Tianjin à six avions par mois. Un protocole d’accord sur un développement de la coopération industrielle a également été signé, sans mentionner l’A380.

Si le passage d’Angela Merkel à Pékin en juillet dernier avait débouché sur un engagement d’achat de 140 avions par la société de leasing China Aviation Supplies (CAS), dont cent monocouloirs et quarante A350XWB, celui d’Emmanuel Macron n’a pas eu le même effet. Airbus n’a pas obtenu de nouvelles commandes contrairement aux rumeurs qui couraient, annonçant « seulement » le 9 janvier 2018 une augmentation progressive de l’assemblage des A320 à Tianjin : de 4 monocouloirs par mois actuellement, le rythme passera à 5 au début 2019, puis à 6 au début 2020. Depuis son ouverture en 2018 jusqu’au 31 décembre 2017, la FAL chinoise a assemblé 354 monocouloirs, dont son premier A320neo en octobre dernier (pour la low cost AirAsia).

Airbus a en outre signé un protocole d’accord avec la NDRC (Commission nationale du développement et de la réforme) sur un développement supplémentaire de la coopération industrielle à Tianjin, « dans l’innovation technologique, les capacités d’ingénierie et l’expansion de la chaine logistique ». Rappelons que le site accueille aussi un Completion and Delivery Center (C&DC) pour A330, dont le premier avion doit sortir au printemps ; les activités incluent la réception des A330 assemblés à Toulouse, l’installation des cabines, la peinture, les tests de réacteurs et les essais en vol, ainsi que la livraison et le « vol d’acceptation » des compagnies aériennes clientes. Et le deuxième centre d’innovation à l’échelle mondiale est basé à Shenzhen. En 2017, la coopération industrielle entre l’avionneur et la Chine représentait près de 600 millions de dollars. Le président sortant d’Airbus Commercial Aircraft Fabrice Brégier a déclaré dans un communiqué : « la coopération industrielle entre Airbus et la Chine et son succès continu sont un véritable modèle de partenariat gagnant entre la Chine et l’Europe. Avec nos partenaires chinois, nous sommes fiers de porter notre coopération à de nouveaux sommets ».

L’Airbus A380 n’a finalement pas été mentionné, alors que des rumeurs faisaient croire à une bonne nouvelle pour le programme. Le Financial Times citait même des sources selon qui l’avionneur européen pourrait proposer durant la visite d’Emmanuel Macron un partenariat industriel en échange de nouvelles commandes – avant de préciser que ce n’était « pas pour demain ». Seuls cinq A380 ont été commandés et mis en service dans le pays, tous par China Southern Airlines. Pas de nouvelles non plus de la commande d’une centaine d’avions évoquée depuis le début du mois, pour un montant qui devait dépasser 10 milliards de dollars.

La Chine reçoit chaque année plus de 100 nouveaux avions de la part d’Airbus, dont plus de 1500 appareils étaient en opération dans le pays en novembre. Selon Flightglobal, 424 nouveaux avions y ont été mis en service en 2017 (dont 407 pour passagers et 17 pour le fret).

On retiendra aussi la finalisation durant la visite d’Emmanuel Macron du contrat entre la low cost chinoise Spring Airlines et CFM International, portant sur la fourniture de 120 moteurs LEAP-1A destinés aux 60 Airbus A320neo commandés en 2015.