Aucun vol de la compagnie aérienne Air Algérie n’a pu décoller de la capitale lundi, suite à la grève surprise des hôtesses de l’air et stewards demandant entre autres une révision de la grille salariale. Le mouvement a été suspendu dans la soirée, suite à l’intervention de la justice.

Une vingtaine de vols internationaux au départ de l’aéroport d’Alger-Houari Boumediene ont été annulés le 22 janvier 2018 suite au déclenchement vers 4h00 d’une grève des PNC, ainsi que la plupart des 50 rotations intérieures prévues. Un communiqué Air Algérie explique qu’une « cellule de crise a été mise en place dès le déclenchement de ce mouvement afin de remédier à cette situation ». Elle précise que ce mouvement de grève « n’a pas été largement suivi par Oran et Annaba, où des vols ont pu être effectués ce matin ». Selon L’Expression, seuls deux vols sur six ont pu décoller d‘Annaba (dont un vers Lyon), tandis qu’à Constantine les vols vers Paris, Marseille et Nice ont été annulés, seules les liaisons intérieures étant assurées. Les vols des autres compagnies aériennes n’ont pas été affectés, et Air Algérie a pu affréter des avions en fin de journée pour emmener des passagers vers Paris et Marseille.

Une hôtesse de l’air d’Air Algérie représentant les grévistes a expliqué qu’un dialogue avait été ouvert « avec le PDG afin de régler à l’amiable nos revendications socioprofessionnelles, sans recourir à la grève » ; les revendications portent notamment sur un rétablissement d’un calendrier d’augmentations de salaires, conclu en janvier 2017. Une réunion en début de semaine dernière a bien eu lieu, « mais cela n’a abouti à rien. On a donc décidé de passer à la manière forte », ajoute-t-elle face aux passagers qui l’ont « violemment apostrophée » selon L’Expression. Qui rappelle qu’un préavis de grève avait déjà été déposé fin décembre, avec les mêmes revendications face au gel des augmentations de salaire décidé par Air Algérie en raison de sa situation financière.

En milieu d’après-midi, un tribunal a déclaré cette grève « illégale » selon un communiqué d’Air Algérie, et demandé aux PNC de « ne pas entraver » le travail de la compagnie. Le PDG Bekhouche Allache a expliqué à l’agence APS que le personnel navigant commercial « a décidé de mettre fin à sa grève et de reprendre le travail à partir de 20h30 », promettant que « les choses reviennent progressivement à la normale ». Le secrétaire général du Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), Karim Ourad, a affirmé de son côté qu’un préavis avait bien été déposé, « mais que la direction ne s’est pas rendue aux réunions de conciliation ». Et il a affirmé que les grévistes allaient poursuivre leur mouvement « illimité ».