Une jeune femme qui voulait embarquer le 31 janvier dernier sur un vol de United avec son paon de compagnie, nommé Dexter, en a été interdite par la compagnie, qui estimait qu’elle poussait un peu loin le concept des animaux de « support émotionnel ».

Aux Etats-Unis, les animaux dits « de support émotionnel » (Emotional Support Animal ou ESA) peuvent accompagner avec leurs maîtres à bord, pour les soulager de troubles mentaux, physiques ou sociaux, à condition d’avoir une prescription par un médecin. C’était le cas de la jeune femme et de son paon domestique Dexter, qui se sont présentés cette semaine à l’aéroport de Newark aux Etats-Unis pour prendre un vol United, rapporte le site Live and let’s Fly. Amusement des passagers qui ont pris de nombreux clichés sur l’aéroport en les relayant sur les réseaux sociaux, mais pas du personnel, qui leur a tout simplement refusé l’accès à l’avion, bien que son propriétaire ait proposé d’acheter un billet supplémentaire pour l’oiseau. Finalement et après six heures de tractations sans succès, la passagère et Dexter décideront de rejoindre leur destination finale, Los Angeles… par la route.

Insolite. Dexter le paon, refoulé d'un vol United 2 Air Journal

United a annoncé le lendemain 1er février la mise en place à partir de mars 2018 de restrictions pour ces ESA dont la présence en vol a explosé ces dernières années. Le porte-parole de la compagnie Charlie Hobart déclarant que l’incident du paon à l’aéroport de Newark « n’avait absolument rien à voir avec » les nouvelles mesures. «Les règles du département des Transports concernant les animaux de support émotionnel ne marchent pas comme elles devraient, nous devons changer notre méthode», a déclaré United dans un communiqué. «D’une année à l’autre, nous avons constaté une augmentation de 75% du nombre de clients transportant des animaux de soutien émotionnel (de 43 000 à 76 000) et, par conséquent, une augmentation significative des incidents à bord impliquant ces animaux. Nous comprenons que d’autres opérateurs voient des tendances similaires », a déclaré la société dans un communiqué de presse. Le règlement actuel d’United refuse déjà certains animaux, dont les hérissons, les rongeurs et «les animaux à mauvaise odeur».

Delta Air Lines, qui s’était déjà plainte de l’explosion du nombre d’incidents, en augmentation de 84 % en 2017 par rapport à 2016, a pris des mesures de durcissement similaires concernant ces animaux de support émotionnel, applicables à partir du 1er mars 2018. Ces incidents se démarquent notamment par des agressions telles que des attaques de chiens, des mictions et défécations ainsi que des morsures. « L’augmentation des incidents graves impliquant des animaux en vol nous amène à penser que le manque de réglementation en matière de santé et de formation pour ces animaux crée des conditions dangereuses dans les voyages aériens américains », a ainsi déclaré John Laughter, vice-président de la sécurité aérienne.