La compagnie aérienne XL Airways France a décidé de suspendre les vols entre la métropole et l’île de La Réunion de mi-mars à mi-avril puis de mi-mai à mi-juin, faute de demande en raison des surcapacités créées par l’arrivée de la low cost French bee l’année dernière.  

Ce sont au total 24 rotations qui ont été suspendues à la saison creuse par la compagnie française entre sa base à Paris-CDG et l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros, dont selon Clicanoo neuf via Toulouse, huit via Lyon et sept via Marseille. Le journal cite la direction de XL Airways qui dit avoir « mis en place les meilleurs tarifs mais les réservations ne suivent pas. Nous ne sommes pas les seuls à réduire notre programme de vols dans un contexte d’augmentation de la concurrence. Il s’agit pour nous de préserver la pérennité des lignes que nous avons au départ de la Réunion ». La compagnie promet un retour à la normale du programme de vol « pendant les vacances de Pâques et dès le retour de la haute saison ». Les passagers ayant réservé pendant les deux périodes concernées se verront offrir des alternatives.

XL Airways ne mentionne pas la concurrence, mais l’arrivée de French bee (ex French blue) en juin dernier à La Réunion a eu un impact non négligeable sur le trafic, aux dépens également d’Air France, Air Austral et surtout Corsair International qui serait passée de 24% à 19% de parts de marché sur l’axe métropole – Saint Denis.

Cette réduction de voilure intervient alors que XL Airways France aurait fait l’objet selon le Journal du Dimanche de « marques d’intérêt appuyées » des compagnies British Airways et Lufthansa, mais aussi d’Aigle Azur. Selon les informations de l’hebdomadaire, le dossier aurait été examiné en conseil d’administration en fin de semaine dernière. Les parties concernées n’ont pas souhaité réagir, mais une source explique au JDD que « toutes les options sont sur la table » pour la compagnie française, qui malgré son mariage avec La Compagnie, ne compte « pas assez d’avions pour réaliser des économies d’échelle ». Surtout face à la montée en puissance des low cost long-courrier à Paris comme French bee, Norwegian ou Level, mais aussi l’arrivée de Joon sur le long-courrier cet été. Le PDG de la maison-mère de cette dernière, Air France-KLM, « Alexandre de Juniac avait été approché par Laurent Magnin (PDG de XL), et son successeur Jean-Marc Janaillac rêve de racheter l’affaire », souligne d’ailleurs un proche du dossier au JDD. Qui rappelle que des rumeurs d’un rapprochement entre XL Airways-La Compagnie, Corsair International et Aigle Azur avait déjà circulé en novembre dernier.

Basée à Roissy, XL Airways France exploite une flotte constituée d’Airbus A330-300 et -200. Au départ de CDG, elle dessert en long-courrier les Antilles (Guadeloupe, Martinique), les Etats-Unis (New York, Miami, San Francisco et Los Angeles), la République dominicaine (Punta Cana, La Romana, Puerto Plata, Samana), le Mexique (Cancún), Cuba (Varadero, Cayo Coco, Santa Clara), Israël (Tel Aviv) et La Réunion (Saint-Denis). XL Airways propose également de nombreux vols directs au départ de la province vers la Guadeloupe (Lyon, Marseille), la Martinique (Bordeaux, Brest, Lille, Marseille, Nantes, Toulouse) et La Réunion (Lyon, Marseille et Toulouse). Présidée par Laurent Magnin, la compagnie emploie 661 collaborateurs et transporte près de 800.000 passagers chaque année.