Les équipes de secours n’ont pas réussi lundi à retrouver l’épave de l’ATR d’Aseman Airlines, disparu la veille dans les monts Zagros avec 66 personnes à bord.

Le mauvais temps n’a pas empêché le 19 février 2018 l’utilisation d’hélicoptères qui ont effectués environ 60 sorties, et des équipes de secours ont été envoyées par la route pour tenter de localiser l’épave de l’ATR 72-200, y compris 120 sauveteurs dépêchés par le Croissant Rouge iranien ; mais le site du crash n’avait toujours pas été localisé à la tombée de la nuit. La balise de détresse de l’avion n’émet aucun signal, et des images satellitaires fournies par la Russie et la France « sont en train d’être analysées » mais n’ont rien permis de découvrir jusqu’à présent, a déclaré à la télévision Morteza Dehgan, vice-président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne. Le dirigeant de cette organisation Reza Jafarzadeh a confirmé le crash de l’appareil, mais l’espoir de retrouver des survivants parmi les 60 passagers, deux pilotes, deux PNC et deux agents de sécurité présents à bord semble inexistant, en raison de l’altitude et du blizzard qui sévissait dimanche dans la région montagneuse du sud-ouest iranien. L’agence de presse Irna a annoncé que les autorités ont réalisé des prélèvements d’ADN sur des membres des familles des passagers, en vue d’une future identification des restes des victimes. Les recherches reprendront ce mardi.

Le vol EP3704 d’Aseman Airlines devant relier l’aéroport de Téhéran-Mehrabad à celui Yasouj avait décollé peu après 8h00 dimanche, disparaissant des écrans radar après 45 minutes de vol à une vingtaine de kilomètres de sa destination. « Les circonstances de l’accident restent inconnues à ce stade », a indiqué à l’AFP à Paris un porte parole d’ATR ; « si besoin, il y aura participation du BEA » (Bureau d’enquêtes et d’analyses français) à l’enquête, a-t-il ajouté.

L’ATR 72-200, immatriculé EP-ATS et construit en octobre 1993, avait rejoint la flotte d’Aseman Airlines deux mois plus tard et n’avait jamais connu d’incident grave selon la compagnie. Elle en opère trois autres ainsi que deux 72-500, tous âgés de plus de vingt ans et aménagés pour accueillir 70 passagers. La levée de l’embargo américain en 2015 lui a permis de commander trente Boeing 737 MAX 8 et MAX 9 livrables à partir de 2019, une commande finalisée en juin dernier. Sa flotte compte aussi six Airbus A320, un A340-300, six ATR 72, trois Boeing 727 (plus un en version cargo) et sept Fokker 100.

Aseman Airlines avait déjà connu un accident mortel en octobre 1994 quand un Fokker F28 reliant Ispahan à Téhéran s’était écrasé, tuant les 59 passagers et sept membres d’équipage à bord. Elle figure sur la liste noire européenne depuis fin 2016. Le dernier accident grave d’un avion civil en Iran remonte à 2014, quand 39 personnes avaient été tuées dans le crash d’un Antonov 140 de la compagnie iranienne Sepahan Airlines, peu après son décollage de la capitale.