En pleine période de conflit social à propos du rattrapage salarial, la direction va devoir s’employer à déminer un autre terrain: celui des instructeurs sur 787, qui sans accord signé d’ici le 30 avril prochain, pourrait entraîner l’immobilisation de sa flotte de Dreamliner.

Air France souffre d’un manque de pilots instructeurs d’avions 787 indique le journal La Tribune. « La poursuite de nos opérations 787 est aujourd’hui conditionnée par la prolongation, par le SNPL, de l’accord relatif à la mise en ligne du 787 (signé en juillet 2016), soulignent deux commandants de bord de Boeing 787, Thierry Bellot, responsable du projet 787 et Serge Vito, responsable de la formation 787, dans un courrier adressé aux pilotes d’Air France.  Le SNPL a accompagné le lancement du 787 depuis l’origine du projet. Cet accord permet l’utilisation d’instructeurs issus du 777, assurant majoritairement les actes d’instruction et de contrôle, le temps de permettre l’arrivée progressive d’instructeurs 787 appelés à terme à les remplacer. Il prend fin le 30 avril et nous sommes toujours en attente de la signature de sa prolongation, malgré une échéance très proche ». La missive était destinée à informer « sans aucun esprit polémique mais sans masquer non plus les réalités ».

L’immobilisation de ses 6 787 neufs serait une nouvelle catastrophe pour Air France, déjà empêtrée dans un conflit social, susceptible de coûter le poste à son PDG Jean-Marc JanaillacActuellement, 66 pilotes et commandants de bord suivent le programme d’accès au Boeing 787. En cas d’accord se refusant à être prolongé au-delà du 30 avril prochain, la quasi-totalité des instructeurs Dreamliner serait contrainte de retourner sur 777, sans avoir terminer leur formation en cours, avec en filigrane l’annulation de la quasi totalité des qualifications de type de l’été 2018. Selon Franck Terner, directeur général d’Air France, interrogé par la Tribune, le différend entre pilotes instructeurs et direction porte sur un problème de parité sur l’analyse des protocoles d’analyse des vols. « Le SNPL voudrait que la décision du caractère acceptable ou pas d’un retour d’expérience sécurité des vols se fasse de manière paritaire entre la direction et le syndicat. Or cela pose un problème de réglementation et d’exercice des responsabilités pour la Direction.  Comme nous n’arrivons pas à signer cet accord, le SNPL dit qu’il ne signera pas l’accord de prolongation des instructeurs 787. Le débat n’est pas clos, mais il est évident que si nous n’arrivons pas à avancer, il arrivera un moment où nous n’aurons plus suffisamment d’instructeurs 787 et que progressivement les avions s’arrêteront car nous ne pourrons pas poursuivre les  qualifications de pilotes et ni maintenir les compétences règlementaires. »

Les 787 d’Air France menacés d’immobilisation 1 Air Journal