Deux incidents séparés avec des drones viennent de perturber le trafic aérien à l’aéroport d’Oslo, malgré les avertissements des autorités qui réfléchissent à infliger des dommages et intérêts aux pertubateurs.

Alors que des tests ont lieu aux Etats-Unis sur l’utilisation de drones dans l’espace aérien habituellement réservé aux avions civils, l’aéroport d’Oslo-Gardemoen a connu ces dernières semaines deux incidents obligeant le contrôle aérien à dérouter plusieurs vols commerciaux vers Sandefjord-Torp. Le 13 juin 2018, les deux pistes ont dû être fermées pendant 30 minutes suite à la présence d’un drone personnel dans la zone d’exclusion de Gardemoen. La présence de témoins ont permis l’arrestation de l’opérateur, qui a reconnu les faits ; il risque la saisie de son drone, une amende de 2400 dollars environ et une peine d’emprisonnement. Un cas similaire avait eu lieu mi-mai dans l’enceinte de l’aéroport de la capitale norvégienne, mais les pistes n’avaient été fermées que pendant dix minutes.

Henning Bratebaek, directeur des opérations piste à Gardemoen, a déclaré à ATW : « Nous prenons ces incidents très au sérieux ». Utiliser un drone près d’un aéroport est « illégal, et nous demandons à tous ceux qui possèdent et exploitent un drone de faire attention et de se familiariser avec les règles ». Le responsable souligne que le coût de la fermeture d’une piste  pendant 30 minutes « est important et affecte un grand nombre de personnes ». Avinor, gestionnaire des aéroports du pays, souligne de son côté qu’il étudie la possibilité de réclamer des dommages et intérêts aux opérateurs de drones si les opérations sont perturbées : « jusqu’à présent, nous n’avons pas soumis de demandes de dommages-intérêts dans les cas que nous avons signalés, mais cela fait l’objet d’une évaluation continue ».

Les règles d’utilisation des drones en Norvège incluent l’interdiction de voler à moins de 5 km des clôtures de périmètre des aéroports, sauf autorisation spéciale, et une limite d’altitude de 120 mètres. Les drones constituent un danger particulièrement grave pour les avions en phase d’atterrissage ou de décollage, « tout simplement parce que les avions sont si près du sol qu’il existe un risque réel de collision entre avions et drones. Cela pourrait conduire à un incident aéronautique défavorable ou, dans le pire des cas, à un accident d’avion où beaucoup de personnes sont en danger », a rappelé M. Bratebaek.

L’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (EASA) avait recensé dans son dernier rapport 1400 incidents de drones en Europe en 2016, contre 606 entre 2011 et 2015. L’organisation a publié en février ses recommandations pour un cadre réglementaire qui devrait être étudié cette année par la Commission européenne, visant à intégrer l’utilisation de drones dans le domaine aérien civil européen tout en respectant la sécurité des citoyens.

L’aéroport d’Oslo victime des drones 1 Air Journal