La ministre des transports a convoqué la semaine prochaine les dirigeants de la compagnie aérienne HOP! Air France, dont les vols intérieurs connaissent trop de dysfonctionnements.

Lors des questions au gouvernement le 10 juillet 2018, Elizabeth Borne a été claire : « le compte n’y est pas,  la situation doit être redressée rapidement ». Elle évoquait certaines liaisons intérieures opérées par la filiale régionale d’Air France, qui connaissent de nombreux vols retardés ou annulés, « voire avancés ». « Je sais les difficultés rencontrées par les passagers à Brive, Aurillac, Castres ou Agen » sur les vols de HOP!, a souligné la ministre des transports, qui somme les dirigeants de proposer « des solutions concrètes à mettre en œuvre rapidement » et ne se « satisfera pas du statu quo ». De son côté, elle a demandé à ses services d’étudier « toutes les mesures offertes par les contrats, qui vont des sanctions jusqu’à la relance de nouvelles obligations de service public ». HOP! doit payer des pénalités si les objectifs des OSP sur le nombre de passagers transportés ne sont pas atteints, mais plusieurs dirigeants d’aéroport affirment qu’elle n’est de fait jamais sanctionnée.

Pas de réponse officielle chez la compagnie aérienne, mais on connait les problèmes auxquels elle est confrontée en dehors des grèves, à commencer par le manque de pilotes. La grève de six jours des pilotes de HOP! en juillet dernier était en partie motivée par le sous-effectif créé par un manque d’anticipation des départs vers Air France (où un tiers des recrutements doit venir de la filiale, afin de favoriser les parcours de carrière des pilotes). Le directeur général adjoint Alain Malka avait alors proposé de « signer un moratoire » sur le transfert programmé de 140 pilotes vers la maison-mère, « le temps de reconstituer les forces vives » dans la filiale régionale. En janvier, une estimation du syndicat majoritaire SNPL mettait ce déficit à 70 pilotes. Parmi les autres problèmes, un manque d’avions au sein d’une flotte hétéroclite.

Rappelons que HOP! Air France avait déjà lancé en octobre dernier une campagne de recrutement de copilotes. Et que ce problème a été évoqué dans les négociations sur le projet de nouvelle convention collective unique, qui devrait être approuvé deux ans après la fusion d’Airlinair, Brit’air et Regional et est actuellement soumise au vote des pilotes du SNPL.

Retards, annulations : HOP! Air France convoquée au ministère 1 Air Journal