La compagnie aérienne low cost Ryanair a débuté les négociations avec le syndicat Ver.di sur une nouvelle convention collective pour quelque 1000 hôtesses de l’air et stewards basés en Allemagne – là ou une action en justice est lancée par Flightright au nom des passagers affectés par la grève des pilotes de vendredi dernier.

Reconnu officiellement le mois dernier par la spécialiste irlandaise du vol pas cher, le syndicat de PNC Verdi a annoncé le début des négociations le 15 aout 2018 à Dublin sur les conditions de travail et les salaires. Il cherchera à obtenir une « augmentation de salaire substantiel » pour le personnel de cabine, ainsi qu’une reconnaissance du droit allemand et le versement de cotisations sociales. Selon Christine Behle, membre du conseil d’administration de Verdi citée dans The Irish Examiner, certains PNC à temps plein reçoivent « un salaire brut d’environ 1000 euros par mois, en raison des déplacements saisonniers et du manque d’heures de vol garanties. C’est totalement inacceptable ».

Ce chiffre est contesté par Ryanair, selon qui « notre personnel de cabine gagne jusqu’à 40.000 euros par an et bénéficie d’excellentes conditions de travail, notamment plannings avantageux et une sécurité d’emploi inégalée ».

Si des progrès sont enregistrés en Allemagne pour les PNC, on rappellera qu’après une première grève de 4 heures en décembre dernier, le syndicat de pilotes Vereiningung Cockpit (VC) a mené vendredi dernier une grève de 24 heures dans le même pays entrainant l’annulation de 250 vols (et 150 autres en Belgique, Irlande et Suède où les pilotes avaient également lancé une grève, affectant au total 55.000 passagers). Une grève « injustifiée » selon Ryanair, qui a déclaré qu’aucune compensation ne sera versée. Ce que conteste Flightright, qui a déposé plainte à Francfort le 14 aout ; la société conteste la position de Ryanair selon laquelle une grève est une « circonstance exceptionnelle » justifiant le rejet des demandes d’indemnisation pour retards ou annulations de vols, arguant que la compagnie aérienne a « provoqué une telle grève depuis des années via le dumping des salaires et des tactiques salami dans les négociations avec les syndicats ». Flightright décrit la grève de vendredi comme une « conséquence logique des positions discutables de Ryanair vis-à-vis de son personnel ».

Ryanair au contraire affirme qu’en vertu de la directive européenne UE261, « aucune indemnisation n’est payable lorsque le syndicat agit de manière déraisonnable et totalement hors du contrôle de la compagnie aérienne ». Et ajoute que « si cela était sous notre contrôle, il n’y aurait pas d’annulations »… Aucune date n’est annoncée pour le jugement, qui fera probablement l’objet d’un recours en appel du perdant.

On retiendra aussi qu’en Irlande, où les pilotes ont déjà mené cinq jours de grève, la médiation lancée lundi pour tois jours va se poursuivre, après avoir été ajournée peu après minuit ; aux Pays-Bas en revanche, où vendredi était le premier jour de grève des pilotes, le président du syndicat VNV a souligné que la présentation des résultats du premier trimestre de Ryanair indiquait que « les grèves sont meilleures que concéder des coûts plus élevés ou une baisse de productivité » – tout en avouant que d’autres mouvements étaient attendus ce mois-ci et en septembre.

Ryanair en Allemagne : des négociations et une plainte 1 Air Journal