Des pilotes travaillant sur la base de Ryanair à Eindhoven, dont la fermeture est prévue pour le 6 novembre 2018, ont poursuivi le transporteur low-cost irlandais en justice afin de bloquer leur transfert vers des bases situées dans d’autres pays et de prendre position dans les troubles persistants qui ont affecté la compagnie low cost depuis presque un an. Un juge entendra l’affaire jeudi dans un tribunal de Den Bosh, en Hollande.

Le syndicat des pilotes néerlandais VNV rejette l’affirmation de Ryanair selon laquelle la low cost aurait décidé de fermer la base équipage avec quatre Boeing 737-800 en raison de la détérioration des conditions du marché. Il affirme que la véritable raison réside dans les représailles exercées contre les grèves précédemment organisées. « Ils créent de la peur et envoient un message très clair au reste du réseau à travers l’Europe: si vous faites la grève, nous exercerons des représailles », a déclaré le porte-parole du VNV, Joost van Doesburg. En vertu de la législation néerlandaise, une entreprise peut fermer une installation et transférer des employés à l’étranger pour des intérêts économiques lourds. «Mais nous ne voyons pas cela comme une raison suffisante pour fermer la base d’Eindhoven. Ryanair continuera d’exploiter la plupart des liaisons au départ et à destination de l’aéroport », a précisé M. van Doesburg. Au total, 49 pilotes ressentiront les effets de la fermeture de la base, alors que seuls 16 ont décidé de poursuivre Ryanair en justice, a-t-il reconnu. «Il y a une attitude attentiste chez certains; d’autres ont déjà commencé à chercher un autre emploi », poursuit-il.

Ryanair a déclaré que sa seule base néerlandaise serait fermée comme prévu le mois prochain. «Nos pilotes se sont vus proposer des emplois ailleurs dans le réseau. S’ils choisissent de ne pas transférer leurs postes, nous respecterons leurs souhaits, mais il ne restera aucun emploi à Eindhoven », a souligné la low cost. Ryanair avait annoncé plus tôt ce mois-ci qu’elle fermerait deux bases – Eindhoven et Brême en Allemagne – et ramènerait le nombre de 737 basées à Niederrhein (Allemagne) à trois appareils sur cinq dans le cadre de la dégradation de son résultat pour l’exercice clos le 31 mars. Elle a abaissé ses perspectives, en raison de la baisse du trafic et de la réduction des réservations à terme, provoquées par des grèves coordonnées entre pilotes / équipages de cabine en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Espagne et au Portugal, ainsi que par la hausse des prix du carburant.

Pilotes néerlandais et direction de Ryanair s'affrontent suite à la fermeture de la base d’Eindhoven 1 Air Journal