Alors que l’IATA prédit la fin des compagnies aériennes à bas coûts si la distanciation sociale nécessaire pour lutter contre la pandémie de Covid-19 est imposée en vol, la low cost Ryanair prévient : ses avions ne redécolleront pas si le siège du milieu doit être laissé vacant.

La mesure « idiote » de distanciation sociale contraindra la spécialiste irlandaise du vol pas cher à ne pas reprendre les opérations, a prévenu son dirigeant Michael O’Leary selon The Guardian : « même si vous faites cela, le siège du milieu n’apporte aucune distanciation sociale, donc c’est une sorte d’idée idiote qui ne marche de toute façon pas ». A moins bien sûr que le gouvernement irlandais ne paie pour les deux sièges laissés vides dans les rangées de six places en 3+3 de ses Boeing 737-800. Mais si ce gouvernement insiste sur la distanciation sociale en vol, « le modèle économique low cost sera en miettes » et elle ne reprendra pas les vols une fois les restrictions de voyage levées. Il est « impossible d’être rentable avec des coefficients d’occupation à 66% »,  insiste Michael O’Leary, alors que Ryanair affichait avant la crise sanitaire des coefficients proches du complet (96% en moyenne sur les douze derniers mois à fin mars).

Sa rivale easyJet avait indiqué cette semaine étudier la possibilité de ne pas vendre le siège du milieu, mais la déclaration de Michael O’Leary se rapproche de celle d’Alexandre de Juniac : le patron de l’IATA expliquait que si les gouvernements ordonnaient aux compagnies aériennes d’adopter la mesure, les compagnies aériennes devraient augmenter le prix des billets « d’au moins au moins 50% » ou faire faillite. « Soit vous volez au même prix, en vendant le billet au même prix moyen qu’auparavant, et vous perdez d’énormes sommes d’argent. Il est donc impossible de voler pour une compagnie aérienne, en particulier à bas prix. Ou vous augmentez le prix des billets d’au moins 50% et vous pouvez voler avec un bénéfice minimum. Cela signifie donc que si une distanciation sociale est imposée, les voyages bon marché sont terminés ». Y compris pour les 150 millions de clients de Ryanair…

Michael O’Leary préfèrerait que l’Europe adopte des mesures déjà vues par exemple en Asie, allant des vérifications de températures dans les aéroports au port obligatoire des masques par les passagers (désormais adopté par Air France en cas d’occupation importante). Rappelons que contrairement à ses rivaux, le dirigeant de Ryanair s’est dit optimiste sur une reprise rapide du transport aérien, une fois levées les restrictions de voyage liées à la pandémie. Le tout se fera sur une guerre des prix dont il entend bien sûr sortir vainqueur…

Ryanair : pas de vol avec siège du milieu vacant 1 Air Journal

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