Le syndicat de police Alliance a saisi les préfets d’Ile-de-France au sujet des 3,7 millions d’euros payés annuellement à Aéroports de Paris entre autres pour la location de locaux ou les places de parking, une taxe imposée donc aux policiers chargé d’assurer la sécurité dans les aéroports de Roissy-CDG et Orly. Selon Le Parisien du 2 février 2015, ADP a augmenté ses tarifs en 2014 pour atteindre donc la somme de 3,7 millions d’euros, au nom de la location des locaux utilisés par les policiers, mais aussi les places de parking, les lignes de téléphone fixe etc. Une charge appliquée au nom des presque 1800 agents chargés de surveiller les aérogares, de vérifier les passeports et plus généralement d’assurer la sécurité. Environ 1450 sont affectés à Roissy et 350 à Orly selon le quotidien, des nombres « en stagnation alors qu’en revanche le nombre de vols et la charge de travail 24 heures/24 est en constante augmentation, selon le syndicat de police Alliance ». Thierry Mazé, membre du syndicat, trouve cette situation « scandaleuse », expliquant que dans d’autres aéroports de France « un accord est passé entre les chambres de commerce et d’industries locales et la police. Et tout est mis à disposition gratuitement ». Il ajoute que « sans nous, ADP ne pourrait pas travailler. Ils fermeraient leurs portes et aucun avion ne pourrait décoller. Nous sommes indispensables. C’est anormal de devoir payer pour rendre le service de sécurité. Car nous devons être sur place pour être réactifs, pouvoir prendre une pause ou manger ». Le Parisien détaille les différents frais facturés par ADP : à l’aéroport Charles de Gaulle, 1,2 million d’euros « pour la location des différents locaux servant notamment de vestiaires, de salle d’audition… », 700.000 euros pour le parking (« jusqu’en 2010, la police ne payait ‘que’ 110 000 € pour stationner ») et 280.000 € de téléphone sur ligne fixe. « Pour le câblage et l’Internet, le tarif est encore supérieur : 480 000 euros », affirme le journal, à qui un fonctionnaire explique les besoins : « téléphoner dans les hôtels pour vérifier que les gens suspects ont bien une réservation ou appeler aussi les patrouilles pour les dispatcher selon les besoins de l’instant ». En comptant d’autres charges d’eau et d’électricité plus classiques, la facture globale à Roissy avoisinerait 2,7 millions d’euros. A Orly, le Ministère de l’intérieur dépense 980 000 €. « Ce sont des sommes dont nous aurions besoin pour augmenter les effectifs, renouveler le matériel, ou améliorer les conditions sociales ou salariales des policiers », se défend Thierry Mazé tandis qu'un collègue dénonce des conditions de travail insalubres dans un local de 20m² « en sous-sol, sans fenêtre ». Interrogé par Le Parisien, ADP a dit ne jamais communiquer « sur les montants des baux avec nos locataires », tout en affirmant que les 3,7 millions d’euros évoqués étaient « excessifs ». Le gestionnaire rappelle que « les loyers facturés à la DPAF (direction de la police de l’air et des frontières) sont encadrés par un décret (…), et en tant que société anonyme cotée en Bourse, nous ne pouvons pas octroyer la gratuité des loyers et charges ». ADP évoque aussi une proposition à la DPAF d’abattements « pouvant aller de 10% à 60% selon le type d’actif et l’ancienneté par occupation sur nos terrains et locaux »… [caption id="attachment_157603" align="alignleft" width="640"]@Le-Parisien @Le-Parisien[/caption]