Boom Technology a dévoilé son projet Boom, un avion supersonique à ailes delta permettant de transporter 45 voyageurs d’affaires entre New York et Londres à Mach 2,2, plus rapidement qu’avec le Concorde et avec un aller simple à 2500 dollars. La compagnie aérienne Virgin Atlantic a déjà placé dix options. Dévoilé le 15 novembre 2016, le projet Boom de la société basée à Denver est un triréacteur long de 51 mètres, avec une envergure de 18,2 mètres, qui transportera 45 passagers en classe Affaires sur une distance maximale de 4500 nm (8334 kilomètres). Atteignant Mach 2,2, il pourra parcourir la distance entre les aéroports de New York et Londres en 3h15, contre 7 heures en moyenne pour les vols transatlantiques actuels. Il fera un large usage des matériaux composites comme la fibre de carbone, et utilisera des moteurs « Medium-bypass turbofan » sans postcombustion, « permettant un décollage silencieux et un voyage supersonique efficient ». L’allure générale de l’avion ressemble d’ailleurs fort au supersonique franco-anglais. Selon Leeham News, le troisième réacteur n’aurait été ajouté que pour atteindre l’ETOPS 180. Le pari économique de Boom Technology est simple : proposer des vols transatlantiques au prix actuel, environ 2500 dollars aller simple (selon elle les compagnies actuelles ne transportent en moyenne que 50 passagers en full fare par vol), mais deux fois plus rapides – ce qui lui permettra de multiplier les fréquences, en gros les doubler par rapport au Concorde qui embarquait 100 passagers. Si les vols passagers supersoniques sont interdits aux Etats-Unis (ils ne peuvent voir lieu qu’au-dessus de l’eau selon la règlementation actuelle), les vols au départ de la Côte Est ou la Côte Ouest, les deux principaux centres d’affaires du pays, sont principalement visés. Sur le transpacifique, Boom prévoit une escale de ravitaillement à Hawaï, lors de laquelle « les passagers ne quitteront pas leur place », et promet un San Francisco – Tokyo effectué en 5h30 ou un Los Angeles – Sydney en 6h45… Le calendrier de ces vols supersoniques est serré : le démonstrateur XB-1, surnommé Baby Boom (trois fois plus petit que le modèle final, et à l’autonomie limitée à 1852 kilomètres), doit débuter les essais en vol fin 2017 dans sa base à l’aéroport de Denver-Centennial, se concentrant sur les vols subsoniques. Ses moteurs GE J85 seront similaires à ceux des F-5 Tiger. Puis il ira rejoindre la base de The Spaceship Company (Virgin Galactic) à Mojave dans le désert du Nevada ; les vols supersoniques devraient être menés dans la base Edwards de l’US Air Force. Mais la mise en service du Boom en 2023 représente une date difficile voire impossible à respecter, en particulier du fait que les moteurs prévus n’ayant pas encore été développés (ceux utilisés par les avions militaires ne sont ni économiques, ni assez fiables pour un usage commercial). Virgin Atlantic, la compagnie aérienne de Sir Richard Branson, avait annoncé dès mars dernier la signature d’une lettre d’intention pour l’achat de dix de ces avions. air-journal_boom-1 air-journal_boom-baby-boom