La compagnie aérienne Jet Airways a dévoilé les pires pertes de son histoire, annonçant qu’elle va se lancer dans une restructuration drastique avec à sa tête un nouveau CEO, Cramer Ball, imposé par l’actionnaire Etihad Airways. Perte nette de 689 millions de dollars pour l’année écoulée, perte opérationnelle de 346 millions : la première compagnie privée indienne va mal, et sa première priorité est désormais le retour à la profitabilité. Le président de Jet Airways Naresh Goyal a avoué qu’elle avait besoin de « prendre des mesures drastiques pour assurer notre succès dans cette industrie difficile et concurrentielle. Il ne peut pas y avoir de solution à court terme ». Un comité va définir les besoins de la restructuration nécessaire qui devrait durer trois ans, M. Goyal ajoutant que « les changements requis vont mettre du temps à appliquer ». Jet Airways a du coup hérité d’un nouveau CEO, Cramer Ball qui avait mené la restructuration d’Air Seychelles, autre compagnie dont Etihad Airways est actionnaire. Le PDG de cette dernière James Hogan et son directeur financier James Rigney siègeront aussi au conseil d’administration de Jet Airways. Au programme de la restructuration, le « nettoyage » des finances, une réduction des coûts, l’optimisation du réseau et de la flotte, et une meilleure différenciation de Jet Airways et de sa filiale JetKonnect sur le marché intérieur. Peu de détails ont été révélés, si ce n’est que la flotte de Boeing 737 sera « standardisée et reconfigurée » (elle opère plus de 70 737-700, -800 et -900 en bi-classe) », et que les aménagements des dix 777-300ER et 14 Airbus A330 (-200 et -300) seront « optimisés ». Rappelons que tous les feux sont passés au vert pour autoriser l’acquisition par Etihad Airways de 24% du capital de la compagnie indienne, un investissement de 380 millions de dollars auquel il faut ajouter l’achat de slots à l’aéroport de Londres-Heathrow (50 millions) et la prise de contrôle du programme de fidélité JetPrivilege (150 millions). James Hogan a souligné « les opportunités et bénéfices énormes » en vue, et le fait que l’engagement d’Etihad dans Jet Airways était « sur le long terme ».