Le nouveau CEO de la compagnie aérienne Malaysia Airlines a prévenu les salariés que des licenciements et des suppressions de routes étaient plus que probables, l’état des finances étant pire que prévu. Au grand dam du syndicat de PNC qui parle d’une « bombe prête à exploser » et demande au gouvernement de freiner les ardeurs de l’arrogant dirigeant. A peine installé à la tête de la compagnie nationale de Malaisie, l’ex dirigeant d’Aer Lingus Christoph Mueller a écrit aux salariés que des pans entiers de Malaysia Airlines avaient l’air « déprimés », que la qualité du service client se détériorait et que les problèmes financiers risquaient de s’intensifier en raison de la faiblesse de la monnaie locale. Le plan de restructuration du groupe, désormais aux mains du fonds public Khazanah Nasional (qui veut acquérir les 30,6% du capital qu’il ne détient pas encore), prévoyait déjà 6000 suppressions de postes sur 20 000 : il sera poursuivi, le CEO expliquant que « comme la compagnie sera plus petite, nous n’aurons pas besoin de vous tous ». Et les salaires élevés sont intenables, le mauvais état des finances empêchant même la compagnie de profiter de la baisse du coût du carburant : il sera « impossible de redresser Malaysia Airlines simplement en augmentant les revenus, c’est le contraire qui marchera », a-t-il précisé, soulignant que la concurrence des low cost a le même effet sur toutes les compagnies traditionnelles. Les coûts de la compagnie de l’alliance Oneworld seraient 20% plus élevés que la concurrence, et feront donc l’objet de coupes sombres sur tous les tableaux, en même temps que la suppression de plusieurs routes non rentables et une utilisation de la flotte « à un niveau optimal ». La remise à flot va donc entrainer « beaucoup de sueur et parfois des larmes », mais le CEO promet que l’objectif ultime est de retrouver la croissance ; d’ici là, il faut « savoir battre en retraite et se regrouper avant de croître à nouveau ». Malaysia Airlines va subir la plus importante restructuration de son histoire, mais le ton « arrogant et odieux » de Christoph Mueller, son premier dirigeant étranger, ne plait pas du tout au syndicat national des hôtesses de l’air et stewards (NUFAM). Il demande donc au gouvernement d’intervenir, et d’obliger Malaysia Airlines à proposer d’abord des baisses de salaires et des vagues de licenciements de moindre envergure, avant les coupes sombres annoncées. Malaysia Airlines pourra au moins se consoler avec une bonne nouvelle : son trafic vers et depuis l’Australie, son principal marché extérieur, était en février déjà supérieur (+7,8%) à celui enregistré au même mois en 2014 – avant la disparition du vol MH370 et la destruction au dessus de l’Ukraine du vol MH17. Un progrès que le vice-président régional PK Lee met sur le compte de l’utilisation en marketing du joueur de tennis australien Nick Kyrgios et du chouchou de l’émission MasterChef Poh Ling Yeow, sans oublier une compétition pour assister à la finale de Wimbledon…