Le gouvernement irlandais a finalement décidé de vendre sa participation dans la compagnie aérienne Aer Lingus au groupe IAG, après avoir obtenu des concessions sur les routes entre l’Irlande et l’aéroport de Londres-Heathrow. Le principal actionnaire, la low cost Ryanair, attend toujours une proposition. Suite à un conseil des ministres le 26 mai 2015 à Dublin, le gouvernement a annoncé sa décision de vendre les 25% du capital de la compagnie nationale qu’il détient au groupe formé par la fusion de British Airways et Iberia, rejointes depuis par Vueling, une vente qui valorise Aer Lingus à 1,36 milliard d’euros. La proposition d’IAG a été acceptée après de nouvelles concessions de la part du groupe, qui a accepté entre autres de prolonger de cinq à sept ans des « garanties » sur les liaisons opérées par Aer Lingus entre l'île et le principal aéroport de Londres, où elle possède 24 paires de créneaux – et de « maintenir la marque iconique » de la compagnie. Selon le ministre des transports irlandais Paschal Donohue, « IAG a soumis de nouvelles informations et certains engagements relatifs à sa proposition » suffisants pour que le gouvernement décide de soutenir cette offre, déjà acceptée en janvier par le conseil d’administration d’Aer Lingus. Le PDG d’IAG Willie Walsh a réagi dans un communiqué mardi soir, expliquant que l’acquisition d’Aer Lingus « ajoutera au groupe une quatrième compagnie compétitive et maîtrisant ses coûts, nous permettant de développer notre réseau en y incluant Dublin, et de générer de la valeur financière supplémentaire pour nos actionnaires ». Il a tout de même précisé que son offre de reprise, 2,55 euros par action (elle valait 2,39 euros en bourse mardi), était subordonnée à l’obtention d’offres sur 90% du capital au minimum – et donc incluant le principal actionnaire d’Aer Lingus, la low cost Ryanair (29,8% du capital). Cette dernière s’est contentée hier de répéter le même message : son conseil d’administration étudiera toute offre d’achat de ses parts « si et quand elle se présente ». Cette vente est contestée par les syndicats IMPACT (« une mauvaise opération pour les employés ») et SIPTU (qui exige des garanties qu’il n’y aura pas de licenciements), et par les partis d’opposition, ces derniers ne disposant toutefois pas d’assez de voix au Parlement pour dérailler le projet quand il sera soumis à un vote vendredi. Les médias irlandais rapportaient hier les rumeurs d’un accord entre IAG et l’opposition sur les liaisons entre le Royaume Uni et Cork ou Shannon, et d’une promesse faite aux syndicats de quatre nouvelles liaisons transatlantiques qui entraineraient la création de plus de 600 emplois d’ici 2020.