Le syndicat allemand du personnel navigant (UFO) s’est déclaré très pessimiste vendredi 12 juin quant à une issue favorable de la médiation en cours avec la direction de Lufthansa. La menace de grève est à nouveau brandie à partir du 23 juin prochain.

Syndicats et direction à la Lufthansa s’étaient octroyés une trêve jusqu’à juillet prochain avec la venue de médiateurs en janvier pour tenter de mettre un fin à leurs différends. Pour rappel, la compagnie aérienne allemande discute actuellement avec les différents syndicats représentant ses catégories de personnel de mesures pour réduire ses coûts. Ce projet bute notamment sur les régimes de retraite, syndicats et direction ne parvenant à trouver une ligne consensuelle. « Les positions respectives sont tellement éloignées que soit pour nous, ou pour Lufthansa, que nous n’accepterons probablement pas la recommandation que feront les médiateurs », a prévenu Nicoley Baublies, à la tête d’UFO.

Les deux médiateurs nommés en janvier, Herta Daeubler-Gmelin et Friedrich Merz devraient présenter leurs recommandations le 20 juin prochain, une grève pouvant commencer rapidement après, dès le 23 juin prochain, a menacé Nicoley Baublies.

Dans une déclaration séparée, Lufthansa a précisé qu'elle a offert « des améliorations substantielles » à sa dernière offre s’adressant aux hôtesses de l’air et stewards sur les régimes de retraites. Elle a aussi suggéré un délai de grâce de trois ans durant lequel les parties devraient essayer de résoudre leurs plus profonds différends. Nicoley Baublies, d’UFO, a de son côté poussé la direction à revenir faire des propositions sur la table des négociations afin d’éviter la grève.

Cet échec annoncé des négociations en cours avec les PNC du groupe est un revers pour Carsten Spohr, qui se trouve aussi en litige (notamment là encore à propos du régime de retraite anticipée) avec son syndicat de pilotes Vereinigung Cockpit (VC). Ce conflit dur a entraîné les pires débrayages dans l'histoire de cette compagnie aérienne avec 12 actions de grève en 2014 ayant déjà coûté 230 millions d’euros à la compagnie sur son dernier exercice comptable.