La future compagnie aérienne low cost long-courrier Eurowings a demandé les autorisations nécessaires pour lancer en mars prochain une nouvelle liaison entre Cologne et Fort Lauderdale, qui serait sa première destination aux Etats-Unis. A condition de ne pas rencontrer les mêmes obstacles « administratifs » que Norwegian. Après des liaisons vers les Caraïbes, Dubaï, Bangkok ou Phuket qui verront le jour à compter de novembre prochain, la nouvelle filiale spécialisée dans le vol long-courrier pas cher de Lufthansa vise la Floride, une destination éminemment loisirs. La demande d’autorisation déposée le 16 juillet 2015 selon CAPA vise un lancement le « ou aux alentours du » 27 mars 2016 d’une nouvelle liaison entre l’aéroport de Cologne-Bonn et Fort Lauderdale-Hollywood, et plaide pour un traitement « accéléré » de sa requête afin de pouvoir lancer les ventes au plus tôt. Fort Lauderdale n’est pas desservie par Lufthansa, mais Condor y propose une route saisonnière depuis Francfort ; en revanche Miami et Orlando plus Tampa à partir du 25 septembre disposent de liaisons de la compagnie nationale allemande. L’obtention des autorisations n’est cependant pas aussi simple : Lufthansa a en effet proposé que cette route soit initialement opérée en wet lease par SunExpress Deutschland, coentreprise de Lufthansa et Turkish Airlines, et non avec les équipages d’Eurowings à bord de ses Airbus A330-200 (dont le premier exemplaire est en voie de finition à Hambourg). Les navigants d’Eurowings et de SunExpress ne disposent pas des mêmes conventions collectives que ceux de Lufthansa (contrairement à ceux de l’autre filiale low cost, Germanwings). Cela ressemble fort au principe adopté par Norwegian pour développer son activité aux Etats-Unis, via une filiale NAI (Norwegian Air International) basée en Irlande, même si Eurowings sera immatriculée en Allemagne. Or ce petit jeu a irrité au plus au point les syndicats américains, et explique en grande partie pourquoi le DoT n’a toujours pas donné son feu vert à la low cost norvégienne malgré l’accord de ciel ouvert signé avec l’Union Europééenne (ni la Norvège, ni la Turquie n’en font partie). air-journal_Eurowings-A330-A320-volRappelons qu’au début de la saison hivernale, Eurowings « avalera » 55 des routes point-à-point de Germanwings, cette dernière ayant déjà récupéré l’intégralité du réseau court et moyen-courrier de Lufthansa hormis celui alimentant les hubs de Francfort et Munich. Lufthansa va rassembler d’ici la fin de l’année sous cette marque Eurowings (et code EW) toute son activité low cost, Germanwings, Eurowings et le long-courrier inclus, l’ensemble de la flotte étant fournie par Airbus et bénéficiant d’une nouvelle livrée. Selon la compagnie de Star Alliance, la nouvelle Eurowings est une « réponse innovante » au défi de la concurrence féroce des low cost sur le moyen-courrier, et à plus long terme sur le long-courrier. Elle devrait permettre à Lufthansa de « façonner ses propres marchés » en Allemagne, mais aussi aider les filiales du groupe Austrian Airlines donc, Brussels Airlines ou Swiss « à conforter leur position dans leurs marchés respectifs sur le point-à-point », expliquait le directeur du projet Oliver Wagner en février.