La compagnie aérienne low cost Ryanair accuse Google de favoriser dans ses pages de recherches des sites comparateurs de prix comme eDreams, et donc de tromper les passagers qui finissent par payer plus cher leur billet d’avion. Dans son communiqué du 6 octobre 2015, la spécialiste irlandaise du vol pas cher exige du moteur de recherche « d’appliquer plus de transparence sur la publicité et d’interdire les pratiques trompeuses », suite à des « plaintes répétées » de ses clients qui ont été amenés à réserver des vols Ryanair sur des sites « faits sur mesure pour tromper les passagers ». La low cost affirme que les screenscrapers » (« gratteurs d’écran », comparateurs de prix) tels qu’eDreams paient Google pour apparaitre dans les résultats de recherche au-dessus du site officiel de Ryanair, trompant les voyageurs qui se retrouvent sur le site d’eDreams (qui lui ressemble en outre fortement) et y font leur réservation. Sans se méfier de taxes cachées ou de l’absence de détails sur les moyens de contact entre la compagnie et le passager. Ryanair mène la guerre contre les screenscrapers depuis longtemps à travers l’Europe, demandant aux tribunaux de les condamner : elle reproche à la plupart des comparateurs de prix de refuser de transmettre au passager comme à elle-même des « informations vitales » à propos des modifications de vol, de l’enregistrement en ligne, des besoins d’assistance ou des détails de contact du passager. Ce qui aurait résulté selon la low cost en « de nombreux vols manqués et des problèmes à répétition ». Ryanair cite l’exemple d’une victoire récente devant un tribunal de Hambourg, qui a condamné eDreams pour avoir utilisé un sous-domaine illégal sous-entendant une relation commerciale officielle entre les deux entreprises (elle affichait le nom de Ryanair devant le sien dans l’adresse web visible, ryanair.edreams.de, aussi bien sur Internet que sur les annonces de Google Adwords). Selon le directeur commercial Kenny Jacobs, Ryanair « n’a aucun problème avec la publicité de Google en général, il n’est pas juste d’utiliser ce procédé pour tromper la clientèle ». Le problème serait plus vivace en particulier en Irlande et en Grande Bretagne, poursuit-il, où l’absence de transfert de la part d’eDreams des détails personnels des passagers fait qu’il est impossible de les contacter ne cas de changement d’horaire de vol, ou des aider en cas de difficulté lors de l’enregistrement en ligne. Avec pour résultats qu’ils « paient plus cher leur vol ». Dans le Guardian, il précise que l’impact sur les finances de Ryanair est quasiment nul, mais que les voyageurs finissent par payer « entre 13 et 20 euros de plus » pour chaque réservation. Le quotidien publie aussi une réaction de eDreams, un porte-parole expliquant que « Ryanair essaie depuis dix ans et sans succès d’interdire aux agences de voyage en ligne de vendre ses vols, et elle a trouvé une nouvelle raison de se plaindre, sans fondement » ; eDreams « a le droit de vendre des billets Ryanair et d’utiliser AdWords ». Aucune réaction officielle n’est venue de Google. air-journal_Ryanair eDreams screenscraper