Le PDG de la compagnie aérienne Aigle Azur a confirmé l’existence d’un trafic de billets d’avion en France sur les vols vers l’Algérie, qui aurait coûté plusieurs millions aux « agences de voyage légalistes ». Interrogé par le quotidien El Watan le 28 juillet 2013, Arezki Idjerouidène explique des cas de billets payés en espèces de la main à la main ont été découverts principalement à Paris, mais aussi dans de « petits réseaux à Lyon, Marseille et un peu partout en France ». Le PDG d’Aigle Azur parle de « trafic à grande échelle », confirmant selon le quotidien que les billets « ont été libellés en dinars et payés en euros dans des taxiphones, cybercafés, des cages d’escalier et dans des arrière-cours de restaurants ». Ce trafic « n’aurait pas pu se développer sans la complicité d’agences de voyage algériennes agréées par l’IATA », précise El Watan, Aigle Azur n’ayant pas encore porté plainte « pour leur permettre de prouver leur bonne foi » - et n’ayant pas été  la seule affectée selon son PDG. Ce trafic rendu possible par la cherté des billets d’avions entre les deux pays a conduit Aigle Azur a annulé des réservations, d’autres passagers étant régularisés « après avoir présenté des justificatifs sur le change ». El Watan affirme que les prix entre la France et l’Algérie ont chuté de 30% ces deux dernières années, sur un marché où Aigle Azur détiendrait 45% des parts de marché – avec des ventes en hausse en Algérie mais en baisse dans l’hexagone. Le site internet d’Aigle Azur prévient d’ailleurs les passagers du problème, sur sa page Actualités : « Un réseau de revendeurs peu scrupuleux émet des billets en toute illégalité, sur le réseau France-Algérie. Si vous êtes non-résident en Algérie et que vous avez acquis votre billet à destination de l’Algérie par le biais d’un « revendeur » en France et que vous avez réglé par chèque ou espèces, vous avez peut-être été victime d’une fraude. Si vous pensez être concerné, contactez immédiatement le revendeur auprès duquel vous avez acheté votre billet ».