Deux passagers arabes israéliens de la compagnie aérienne Aegean Airlines ont été contraints de quitter l’avion qui devait les emmener d’Athènes à Tel Aviv, d’autres passagers israéliens ayant décidé qu’ils représentaient un danger pour la sécurité des vols. L’incident s’est déroulé le 3 janvier 2015 en début de soirée, alors que l’Airbus A320 de la compagnie grecque s’apprêtait à décoller de l’aéroport d’Athènes en direction de Tel Aviv. Un petit groupe de passagers israéliens s’est alors élevé « bruyamment et de façon persistante » selon Aegean Airlines contre la présence de deux passagers d’apparence arabe, demandant à l’équipage de vérifier leurs papiers au nom de la sécurité du vol. Le décollage étant impossible puisque les protestataires se tenaient debout dans l’allée, l’équipage a finalement cédé, et les deux hommes se sont révélés être détenteurs d’un passeport israélien pour l’un, et d’un permis de résidence en Israël pour l’autre (a priori donc un Palestinien résidant à Jérusalem-Est). Le fait que tout soit en règle n’a rien changé à l’attitude des autres passagers. Environ 70 passagers s’étaient alors joints au vacarme, et selon la compagnie les deux hommes « ne se sentaient pas bien et ont demandé à descendre ». Ils ont alors accepté une proposition d’Aegean Airlines de changer leur réservation pour le lendemain, tous frais payés. Les protestataires ont exigé de nouvelles vérifications de sécurité, mais le commandant de bord les a prévenu qu’il allait les débarquer de force, et que leur billet d’avion ne serait pas remboursé. Ils se sont finalement assis, et l’avion est parti avec une heure et demie de retard. La compagnie de Star Alliance a tenu à remercier les deux Arabes israéliens « pour leur compréhension et leur coopération » après cet incident « isolé et infortuné » qui ne reflète « ni ses valeurs, ni son modus operandi ». Elle reconnait qu’il est « hélas probable qu’ils ont fait l’objet de discrimination raciale ».  Les réactions en Israël n’ont pas tardé : le parti Meretz a demandé une commission d’enquête parlementaire, tandis qu’Amnesty International en Israël estimait que « personne ne peut être surpris par de tels actes honteux quand le Premier ministre est au premier rang des incitateurs et du scénario raciste visant un secteur entier de la société ».