Le Sénat a approuvé samedi la possibilité pour les gestionnaires des aéroports de Lyon-Saint Exupéry et Nice-Côte d’Azur de pouvoir vendre une majorité de leur capital, le foncier et les infrastructures restant dans les deux cas la propriété de l’Etat. Après la gestion de Toulouse-Blagnac cédée au consortium chinois Symbiose, c’est au tour de deux autres des plus importantes plateformes françaises : le Sénat a voté le 18 avril 2015 avec modifications et par 296 voix pour et 35 contre, l’article 49 de la loi Macron qui autorise la cession au secteur privé de la majorité du capital des aéroports régionaux de Nice et Lyon. Les modifications adoptées en séance publique visent notamment à « garantir que cette cession ne se fasse pas au détriment des territoires qui accueillent cette infrastructure », et à « élargir l’éventail des candidats au rachat d’une participation majoritaire cédée par l’État ». Comme l’avait souhaité la sénatrice UMP Dominique Estrosi-Sassone des Alpes Maritimes, les collectivités territoriales seront donc associés à l’élaboration du cahier des charges ; ce qu’elle traduit par « ne pas retenir l’offre la plus avantageuse », mais celle qui garantira « à la fois la meilleure valorisation des parts de l'État et les intérêts locaux ». Ces derniers auront en outre la possibilité de se porter candidat au rachat des parts de l’Etat, une possibilité par exemple pour la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice qui possède déjà une expérience dans la gestion d’aéroports. Le vote du Sénat doit bien sur être approuvé par l’Assemblée Nationale. Rappelons que l’Etat vient d’officialiser la vente pour 308 millions d’euros des 49,9% des parts qu’il détenait dans ATB, gestionnaire de l’aéroport de Toulouse ; il dispose d’une option pour vendre ses 10% restant, mais le reste du capital n’est pas concerné par la vente (40% aux mains de la CCI, du Conseil régional, du Conseil départemental ou de la Communauté urbaine). L’acquéreur est le consortium chinois Symbiose, formé du groupe d'Etat Shandong Hi-Speed Group et du fonds d'investissement hongkongais Friedmann Pacific Asset Management.