La compagnie aérienne Air France permettra aux hôtesses de l’air et aux femmes pilotes affectées à ses vols vers Téhéran de se désister, suite à la polémique sur la demande de port du foulard en dehors de l’avion. Après une réunion avec les organisations syndicales le 4 avril 2016, la compagnie nationale française a modifié sa position : « quand une hôtesse ou une pilote sera affectée sur un vol à destination de Téhéran, Air France leur offrira la possibilité de se désister. Chacune devra indiquer au préalable son refus de porter le foulard suivant une procédure qui leur sera précisée ». Les vols d’Air France entre Paris-CDG et l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny doivent reprendre le 17 avril, à bord d’Airbus A330-200 (deux pilotes et huit PNC) ou d’A340-300 (deux pilotes et dix PNC), et la compagnie assure que « l'ensemble des parties a reconnu comme positive la reprise de cette liaison, exploitée par Air France depuis 1946 et suspendue depuis 2008 ». Elle rappelle également que la loi iranienne impose le port d'un foulard couvrant les cheveux dans les lieux publics à toutes les femmes présentes sur son territoire : cette obligation ne s'applique pas durant le vol et « est respectée par toutes les compagnies aériennes internationales desservant la République d'Iran ». La tolérance et le respect des cultures et des coutumes des pays dans lesquels elle est présente « font partie des valeurs fondamentales d'Air France et de ses employés », ajoute la compagnie. Trois organisations syndicales représentatives des PNC d’Air France, le SNPNC, l’UNSA PNC et l’UNAC, ont publié hier un communiqué après avoir pris connaissance de la décision de permettre aux hôtesses de refuser les rotations sur Téhéran « sans déstabilisation de leur planning, sans sanction financière ou disciplinaire ni aucune mention dans le dossier professionnel ». Elles rappellent avoir réclamé depuis plusieurs mois une négociation sur le sujet avec un double objectif : l’ouverture d’une nouvelle ligne pour Air France « en respectant les pratiques et coutumes du pays desservi », et le respect de « la liberté de conscience et des libertés individuelles » des hôtesses à qui l’on impose « une tenue religieuse en uniforme ». Selon les syndicats, Air France « n’a jamais accepté de débattre et de rechercher une solution proportionnée », préférant passer en force, imposant son point de vue ; l’ampleur de la médiatisation et des soutiens reçus en 48h « ont démontré l’importance que les citoyens accordent aux principes de liberté de notre pays ». Ils se félicitent donc de cette décision qui représente « une victoire syndicale pour la défense des salariés et des droits individuels ».