L’appel à la grève par trois syndicats de personnel au sol de la compagnie aérienne Air France ce lundi n’entrainera pas d’annulation de vol, des retards étant à prévoir notamment à l’enregistrement. Le mouvement coïncide avec le Comité Central d’Entreprise lors duquel elle dévoilera les détails de son plan de réduction d’activité, qui pourrait inclure jusqu’à 2900 suppressions de postes. Dans son communiqué du 3 octobre 2015, Air France précise que si le mouvement social doit affecter les aéroports de Paris et de province, elle d'assurer l'ensemble de nos vols. Des retards sont « probables » ajoute la compagnie qui « met tout en œuvre pour en limiter les désagréments ». Les habituelles mesures commerciales sont disponibles, comme le report sans frais du voyage jusqu’à lundi prochain ; il est recommandé de vérifier les informations de vos vols, mises à jour en temps réel sur notre site, dans la rubrique « Horaires des vols ». Aucune précision en revanche sur le nombre de grévistes, apparemment en raison de la diversité des actions annoncées par les syndicats CGT, FO et UNSA (grève pour quelques heures ou pour toute la journée…). Une manifestation aura en outre lieu ce matin à Roissy pour accueillir le Comité Central d’Entreprise, et l’annonce officielle des mesures à venir dans le cadre de Perform 2020. Le PDG d’Air France Frédéric Gagey n’a rien dévoilé hier sur France Info, répétant que « dans les unités d'Air France où le plan Perform 2020, c'est à dire les gains de productivité, sont négociés, il n'y aura que des départs volontaires ». Les départs involontaires ne seront envisagés que là où les négociations échouent, insiste-t-il, et les licenciements secs (une première pour Air France) sont une possibilité « sur des gens biens précis et pour les endroits où nous ne ferions pas les progrès que nous attendons en matière de productivité ». Regrettant l’échec des négociations en particulier avec les pilotes, il affirme cependant « si un jour, sur la base de propositions sérieuses, nous pensons pouvoir reprendre les discussions, bien-sûr nous le feront ». Selon des sources syndicales, ce Plan B ou « scénario alternatif » selon le groupe Air France-KLM envisage la suppression de 2 900 postes, 300 chez les pilotes, 700 chez les hôtesses de l’air et stewards et 1900 au sol. L’offre long-courrier serait réduite de 10 %, cinq avions devant être retirés de sa flotte l’année prochaine et neuf autres en 2017 tandis que cinq routes déficitaires seraient annulées. Le Premier ministre Manuel Valls a appelé le syndicat majoritaire de pilotes SNPL « à la responsabilité. Pour s'adapter, il faut évoluer. Le statu quo n'est pas possible, sinon c'est l'ensemble du personnel qui est menacé », alors que pour le leader de la CFDT Laurent Berger, « le syndicalisme à la mode SNPL, c'est un syndicalisme corporatisme, qui ne prend pas du tout en compte l'intérêt de la majorité, de la totalité des salariés d'Air France » ; ce syndicalisme « part en vrille », ajoute-t-il.