Dans un entretien jeudi dernier au Wall Street Journal, Mattijs ten Brink, directeur général de Transavia Pays-Bas, a affirmé que la filiale low cost du groupe franco-néerlandais devait se développer. 20 avions sont attendus sur les prochaines années.

Malgré le désaveu pour ce projet de ses pilotes qui n’avaient pas hésité à voter la plus longue grève de l’histoire des pilotes d’Air France il y a près d’un an, Mattijs ten Brink affirme que Transavia, la filiale low cost d’Air France-KLM doit grossir en taille en acquérant au cours des années à venir jusqu'à 20 appareils supplémentaires. Cette croissance permettra aux deux entités de Transavia de devenir bénéficiaires à l'horizon 2017. Un accord est susceptible d'être signé dans les prochaines semaines par les dirigeants de Transavia, le chef de la direction de Transavia Pays-Bas ajoutant que des accords avec les syndicats français devront être conclus dans un premier temps. Transavia vise à horizon 2020 une flotte de 80 avions affirme-t-elle, contre une cinquantaine cet été 2015. D'ici cinq ans, Transavia France devrait pour sa part gonfler sa flotte à 40 appareils contre 21 à ce jour.

Se référant à la décision de créer il y a un an Transavia Europe, une low cost basée hors de France et des Pays-Bas, il a expliqué que « fondamentalement, l'argument de lancer une nouvelle compagnie aérienne » reposait sur l’idée de ne pas « souffrir de l’héritage réalisé aux Pays-Bas et en partie en France ». « Nous n’étions pas prêts à mener la bataille de la concurrence en Europe », a-t-il ajouté. Mais « maintenant que nous avons obtenu un an de plus pour redresser la situation en interne, il n'est plus nécessaire de créer une nouvelle compagnie », a déclaré Mattijs ten Brink.

Rappelons que les négociations, non rompues avec le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), s’annoncent ardues.  « Si le projet de Transavia Europe est le même qu’il y a un an, nous y sommes toujours opposés », affirmait fin juillet dans Le Monde son président Philippe Evain.

Le projet Transavia Europe avait été il y onze mois à l’origine de la plus longue grève de pilotes de l’histoire d’Air France : les deux semaines de conflit en septembre 2014 ont coûté 425 millions d’euros au groupe franco-néerlandais.

Les tensions sont d’ailleurs toujours palpables entre pilotes et direction. Ainsi, Air France a décidé de poursuivre en justice le syndicat de pilotes SNPL, accusé de ne pas avoir respecté les accords de Transform 2015, contrairement aux PNC et au personnel au sol. Les pilotes respecteraient « 65% de leurs engagements », alors que des rapports montrent que le personnel au sol a atteint 100% et les hôtesses de l’air et stewards 96% des leurs. L’objectif visé était un gain de productivité de 20% pour l’ensemble du personnel ; les pilotes n’en seraient qu’à 13%. L’audience au Tribunal de Grande instance de Bobigny est prévu le 17 septembre prochain.

Le SNPL a de son côté mené une consultation en interne, les résultats révélant que  les propositions d’Air France « ne satisfont globalement pas les pilotes » et que la grande majorité des pilotes (83 % des votants) désavouaient leurs dirigeants.

Rappelons que les pilotes de KLM ont quant à eux signé début juillet un accord de productivité sur trois ans dans le cadre du plan Perform 2020.