Le PDG du groupe Air France-KLM réclame un cadre règlementaire européen plus propice aux compagnies aériennes, avec des mécanismes antisubventions calqués sur ceux de l’Organisation mondiale du commerce. En attendant, Nina Jonsson a été nommée directrice de la flotte du groupe, le jour où Air France était « autorisée » à exploiter ses Airbus A321 et les avions de sa filiale régionale HOP! au départ de ses trois bases de province. Dans une longue tribune publiée le 22 juillet 2015 par Le Monde après sa rencontre avec la Commissaire européenne aux transports Violeta Bulc, Alexandre de Juniac énumère les fronts sur lesquels doit se battre le groupe franco-néerlandais : « exiger une concurrence équitable avec des règles plus justes ; baisser les charges fiscales et sociales afin de les ramener à un niveau comparable à celles de nos concurrents ; améliorer la compétitivité du ciel et des infrastructures en Europe qui sont les plus chères au monde ; poursuivre la montée en gamme de nos produits et services ; renforcer nos stratégies d’alliance pour être un acteur mondial à fort ancrage européen ». Et comme Air France-KLM « ne peut remporter seul cette bataille du ciel », il propose donc une grande alliance de tous les acteurs du secteur. Cette alliance regrouperait les compagnies et les salariés, l’Etat, les aéroports de Paris et Amsterdam, mais aussi l’Union Européenne « en proposant un cadre réglementaire plus propice au développement des transporteurs européens ». Et c’est dans ce contexte qu’il demande l’instauration dans le transport aérien de mécanismes antisubventions et d’arbitrage similaires à ceux de l’OMC, la Commission pouvant alors négocier avec les Etats membres « les conditions d’un accord aérien équilibré » avec les Etats du Golfe. Sur le plan financier, le PDG d’Air France-KLM (et ses confères des groupes IAG et Lufthansa, et des low cost easyJet et Ryanair), a plaidé une fois de plus pour que les « autorités en situation de monopole » offrent leurs services à des coûts plus compétitifs à l’échelle internationale ; sont bien sûr visés les aéroports en charge de décider des taxes liées à l’infrastructure et à « la prise en charge des mesures de sûreté ». On notera que le communiqué commun des cinq compagnies, publié le 15 juillet, allait plus loin dans la réclamation : il mentionnait spécifiquement le contrôle aérien, avec une régulation des grèves et un changement de stratégie pour le Ciel Unique européen. Alexandre de Juniac appelle également l’Etat français à « améliorer l’environnement fiscal et social » du secteur, à travers par exemple « des mesures d’allégement de charges et l’application au transport aérien d’un régime sectoriel spécifique du type de celui mis en œuvre dans le transport maritime ». Air France-KLM « a tous les atouts pour être un champion en Europe et pour l’Europe. Aidons nos compagnies, car c’est aujourd’hui que se dessine l’aérien de demain et parce qu’il n’y a pas de grand pays sans grande compagnie aérienne », conclut le PDG. Non sans avoir rappelé que face à la compétition des compagnies du Golfe, « ni un grand nom ni un passé glorieux ne garantissent l’avenir : Pan Am, TWA ou, plus proche de nous, Swissair, Malev ou Sabena, la liste des compagnies disparues n’en finit pas de s’allonger ». air-journal_Air France KLM bisLe groupe de l’alliance SkyTeam a d’autre part nommé lundi Nina Jonsson Directrice de la flotte d’Air France-KLM. A ce titre, elle sera en charge de la stratégie et de l’évolution de la flotte et conduira notamment les opérations relatives aux aéronefs et aux moteurs au sein du groupe (elle remplace Bruno Delile, nommé Directeur Général Adjoint d’Air France pour l’Activité passage long-courrier depuis le 15 décembre dernier). « Le parcours multiculturel et l’expertise technique de Nina Jonsson seront des atouts déterminants pour le Groupe Air France KLM et ses compagnies aériennes ». Originaire de Reykjavik (Islande), Nina Jonsson a d'abord vécu au Luxembourg. Elle a fait ses études en Europe et aux Etats-Unis. Diplômée d’un MBA en Management des Technologies de l’Institut Polytechnique Rensselaer de New York, elle a ensuite travaillé pendant une trentaine d’année aux Etats-Unis, principalement dans la gestion de flotte aéronautique et les achats, alors que le secteur aérien américain traversait ses années de restructuration économique. Nina Jonsson parle cinq langues dont le français, l’anglais et l’allemand. Elle est également titulaire d'un brevet de pilote. Cette nomination intervient alors qu’une nouvelle épine vient d’être retirée du pied d’Air France : les accord » annoncés au sujet des bases de province dans les aéroports de Marseille, Nice et Toulouse incluent deux avenants signés par le syndicat de pilotes SNPL, qui selon le Figaro « permettent d'atteindre les objectifs de l'entreprise, grâce à une flexibilité d'utilisation des appareils de HOP! ou d'Air France sur les lignes du réseau court-courrier ». En clair, Les Airbus A321 d’Air France comme les ATR, Bombardier et Embraer de HOP! peuvent être exploités au départ de ces trois plateformes. Les règles de rémunération et d’utilisation des pilotes ont fait l’objet d’une « énorme simplification », les mêmes règles s’appliquant désormais à tous les équipages (pilotes et PNC) qu’ils soient basés à Paris ou en Province. aj_air france a321