La compagnie aérienne Air France-KLM a enregistré au premier trimestre 2015 une amélioration de ses résultats financiers, tout en restant dans le rouge. La réduction de la dette va être accélérée et les coûts unitaires devraient baisser de 1% à 1,3% d’ici la fin de l’année. Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires du groupe franco-néerlandais s’est établi à 5,7 milliards d’euros, contre 5,6 milliards d’euros en 2014, en hausse de 1,8%, mais en baisse de 2,4% à données comparables (les états financiers consolidés ont été révisés à compter du 1er janvier afin d'améliorer leur lisibilité ; parmi les changements, l’activité de Transavia est maintenant présentée comme secteur d'activité distinct en raison de son développement rapide). L’effet change a eu un impact positif de 239 millions d'euros sur les recettes, principalement en raison de l'appréciation du dollar US contre l'euro. En dépit de profits plus élevés sur les couvertures de change, l'impact négatif sur les coûts a atteint 320 millions d’euros. Il était plus élevé que l’impact sur les recettes en raison du poids plus important du dollar dans les coûts que dans les recettes, et compte tenu du fait qu’une part non négligeable du chiffre d'affaires du premier trimestre 2015 correspond à des billets émis en 2014, à un moment où le dollar était plus faible. Au premier trimestre 2015, l'impact net des devises s’est ainsi élevé à -81 millions d’euros. Les charges d’exploitation d’Air France-KLM ont augmenté de 1,2% mais ont baissé de 3,9% à données comparables. Hors carburant, elles ont augmenté de 3,3 % et de 1,5% à données comparables. Le coût unitaire par ESKO est resté stable à change, prix du carburant et charges de retraite constants, pour une production mesurée en ESKO stable (+0,1%). La facture carburant s’est élevée à 1 480 millions d’euros, en baisse de 4,7% et de 17,6% à données comparables, sous l’impact d’une réduction de 20,3% du prix du carburant après couverture et d’un effet change négatif de 15,6%. Les coûts totaux de personnel (y compris intérimaires) ont augmenté de 2,1% à 1 920 millions d’euros. Ils incorporent une hausse (non cash) de 31 millions d’euros des charges liées aux retraites enregistrée chez KLM en raison des nouvelles hypothèses actuarielles (baisse du taux d’actualisation). A charge de retraite et périmètre constants, ils étaient stables (+0,3%). De plus, le Groupe a enregistré sur la ligne « autres produits et charges non courants » une provision de 56 millions d’euros pour les plans de départs volontaires visant 800 postes qui ont été annoncé en février. Le résultat d’exploitation s’est établi à -417 millions d’euros, contre -445 millions d’euros en 2014, en amélioration de 28 millions d’euros. A données comparables, le résultat d’exploitation était en hausse de 109 millions d’euros. Le résultat net, part du groupe s’élevait à -559 millions d’euros contre -608 millions d’euros un an plus tôt. Il intégrait notamment le résultat non récurrent lié à la plus-value sur la vente d’actions Amadeus (+218 millions d’euros), en partie compensé par l’évolution de la valeur du portefeuille de couvertures carburant (-26 millions d’euros), et l’impact de la perte de change non réalisée (-143 millions d’euros). Sur une base retraitée, le résultat net part s’est établi à -504 millions d’euros contre -485 millions d’euros au premier trimestre 2014, enregistrant ainsi une dégradation de 19 millions d’euros. Côté perspectives, Air France-KLM annonce que toutes les initiatives opérationnelles prévues dans le cadre du nouveau plan stratégique Perform 2020 sont en cours de déploiement. Par ailleurs, des négociations sur les gains de productivité sont en cours avec les syndicats. Comme observé au premier trimestre, en 2015, la quasi-totalité des économies attendues sur la facture carburant pourrait être absorbée par la pression sur les recettes unitaires et l’effet change négatif. Pour l’année 2015, le Groupe maintient ses objectifs : une baisse du coût unitaire de 1 à 1,3%, et un niveau de dette nette à fin 2015 d’environ 4,4 milliards d’euros (contre un objectif antérieur de cinq milliards). air-journal_KLM Air France Chili 2Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires de l’activité Passage réseaux s’est élevé à 4 421 millions d’euros, en hausse de 1,3%, mais en baisse de 2,0% à données comparables. Le résultat d’exploitation de l’activité passage réseaux s’est établi à -322 millions d’euros, comparé à -378 millions d’euros au premier trimestre 2014. A données comparables, le résultat d’exploitation s’est amélioré de +132 millions d’euros. Le Groupe a maintenu sa gestion stricte des capacités, en gardant la capacité stable sur le trimestre (+ 0,1%). La recette unitaire au siège-kilomètre offert (RSKO) est restée volatile, en baisse de 2,3% à données comparable. Sur le réseau long-courrier, la recette unitaire a traduit les équilibres attendus d’offre-demande : bonne performance sur l’Amérique du nord et la zone Caraïbes-Océan indien, performance plus faible sur le réseau Amérique latine dans un contexte économique dégradé sur plusieurs marchés clés, déséquilibre offre-demande sur les réseaux Afrique de l’est et Asie. Comme prévu, les capacités court et moyen-courrier point-à-point (hors des hubs de Paris et d’Amsterdam) ont été encore ajustées à la baisse (-11,8%), avec un effet positif significatif sur la recette unitaire (+9,6% à données comparables). Sur les hubs, la RSKO court et moyen-courrier était en baisse de 1,4% à données comparables.
Activité Passage réseaux T1 2015 T1 2014 Variation
Passagers transportés (milliers) 17 365 17 318 +0,3%
Capacité (millions de SKO) 64 106 64 047 +0,1%
Trafic (millions de PKT) 52 917 53 027 -0,2%
Coefficient d’occupation 82,5% 82,8% -0,3pt
air-journal_Transavia new image©Studio DumbarAu premier trimestre 2015, les capacités de Transavia ont augmenté de 5,1%, traduisant le développement accéléré en France (capacités en hausse de 48%) en partie compensé par des ajustements saisonniers des capacités aux Pays-Bas (capacité en baisse de 7,5%). Le trafic a augmenté de +7,1% et le coefficient d’occupation est resté élevé (87,9%, en hausse de 1,7 point) en dépit de la croissance des capacités. La recette unitaire par SKO était en hausse de 0,7% malgré l’augmentation des capacités. Le chiffre d’affaires de Transavia s’est élevé à 146 millions d’euros, en hausse de 5,0%. Le coût unitaire était en hausse de 4,3% en raison du renforcement du dollar par rapport à l’euro, d’une longueur moyenne d’étape plus courte, de la croissance rapide réalisée en France, et des ajustements saisonniers des capacités aux Pays-Bas. En conséquence, le résultat d’exploitation s’est établi à -69 millions d’euros, en baisse de 11 millions d’euros. Le développement de Transavia va s’accélérer en 2015 : croissance de 30% en France, desserte de 44 destinations au départ de Paris, nouvelle identité visuelle, nouveau site web, mise en œuvre d’un lien accru avec Flying Blue, etc. Transavia a récemment commandé 20 Boeing 737-800.
Transavia Transavia T1 2015 T1 2014 Variation
Nombre de passagers (milliers) 1 656 1 480 11,90%
Capacité (millions de SKO) 3 431 3 265 5,10%
Trafic (millions de PKT) 3 017 2 817 7,10%
Coefficient d’occupation 87,90% 86,30% +1,6 pt
Le Groupe Air France-KLM a poursuivi la restructuration de son activité cargo pour s’adapter à la faiblesse du commerce mondial et à la situation de surcapacité structurelle dans le secteur du cargo aérien. Au cours du premier trimestre 2015, les capacités tout cargo ont ainsi été réduites de 9,6%, tandis que les capacités soutes étaient en croissance de 1,2%, amenant en conséquence une baisse des capacités totales de 1,9%. La recette unitaire à la Tonne-Kilomètre Offerte (RTKO) a néanmoins baissé de 11,3% à données comparables, reflétant la surcapacité structurelle dans le secteur, en particulier sur les flux Asie-Europe. Le résultat d’exploitation s’est établi à -63 millions d’euros, en dégradation de 15 millions d’euros à données comparables. Dans le cadre de Perform 2020, le Groupe a sorti 3 Boeing 747 de la flotte à la saison hiver 2014-15, et sortira 5 MD11 d’ici la fin de la saison hiver 2015-16. Le Groupe prévoit d’opérer seulement 5 avions tout-cargo d’ici la fin 2016. Cette réduction devrait permettre à l’activité tout-cargo de retrouver l’équilibre d’exploitation en 2017 (contre -95 millions d’euros de pertes en 2014, hors grève). Au premier trimestre 2015, le chiffre d’affaires externe de la maintenance s’est élève à 380 millions d’euros, en hausse de 31,0% et de 13,8% à données comparables. Le chiffre d’affaires a bénéficié non seulement du renforcement du dollar par rapport à l’euro, mais aussi des contrats remportés dans les années passées et d’une base de comparaison relativement faible au T1 2014. Au cours du trimestre, le Groupe a réalisé sa première révision d’un moteur GEnx. Le résultat d’exploitation s’est établi à 35 millions d’euros, en hausse de 13 millions d’euros par rapport au premier trimestre 2014, et en baisse de 2 millions d’euros à données comparables. Au cours de la période, le carnet de commande du Groupe a enregistré une nouvelle hausse de 5% pour atteindre le niveau record de 5,9 milliards d’euros, incluant notamment plusieurs contrats de support équipement sur 787 Dreamliner. Il a poursuivi le développement de son portefeuille de service, avec un investissement dans une société américaine de trading de pièces moteur. Au premier trimestre 2015, l’activité Catering a réalisé un chiffre d’affaires externe de 75 millions d’euros, en hausse de 2,7%. Le résultat d’exploitation s’est établi à -1 million d’euros, en hausse de 3 millions d’euros. Au 31 mars 2015, la flotte du groupe comptait 543 avions en exploitation (3 de moins qu’il y a un an) sur les 567 possédés ou en leasing (dont 349 pour Air France et HOP!; 171 pour KLM, Cityhopper et Martinair ; et 47 pour Transavia).