Le conseil d'administration du groupe Air France-KLM a mandaté hier la Direction d'Air France pour mettre en place un plan de restructuration alternatif afin d'accélérer le redressement dans le cadre de Perform 2020. La compagnie aérienne KLM annonce de son côté la suspension en janvier de sa route entre l'aéroport d'Amsterdam et Fukuoka. Réuni le 1er octobre 2015 pour évaluer la mise en œuvre du plan Perform 2020, le conseil d’administration du groupe franco-néerlandais « a pris acte » de l'absence d'accord dans les négociations entre la direction d’Air France et les organisations représentatives des personnels navigants. « Ceci survient malgré un dialogue ouvert depuis plusieurs mois et de nombreuses propositions formulées par la Direction d'Air France », poursuit le CA dans un communiqué, et « face à l'impossibilité de signer des accords permettant au sein d'Air France, la mise en œuvre de mesures de productivité conduisant à un retour à la profitabilité pérenne, les administrateurs considèrent indispensable de mettre en place un plan alternatif. Ils ont mandaté à l'unanimité la Direction d'Air France-KLM et d'Air France en ce sens ». Ce plan, comportant une réduction de l'activité d'Air France en 2016 puis 2017 afin de garantir les objectifs économiques et l'avenir de la Compagnie, sera présenté lundi 5 octobre au Comité Central d'Entreprise d'Air France (après un passage aujourd’hui et pour la forme devant le CA de la compagnie aérienne française). Le Conseil d'administration du groupe a exprimé son « soutien unanime », a déclaré Alexandre de Juniac, PDG d'Air France-KLM, selon qui « nous devons avancer dès aujourd'hui pour garantir un avenir durable aux activités du Groupe lui permettant de participer à la croissance du secteur en s'appuyant sur ses activités les plus compétitives. Nous tenons à réaffirmer notre détermination à faire d'Air France-KLM un des leaders dans la consolidation du secteur au niveau mondial ». Cette présentation officielle se résume simplement : Air France a reçu le feu vert pour lancer son Plan B, qui inclura fermetures de lignes et diminution de la flotte sur le long-courrier, reports d’investissements (pas de Dreamliner en 2016) et surtout de nouvelles suppressions de postes avec des licenciements secs. Sans surprise, tout comme l’échec des négociations avec le personnel navigant sur la productivité. Mais quand le Premier ministre Manuel Valls appelle jeudi à une « reprise des négociations », il évoque tout haut ce que de plus en plus de gens pensent tout bas : les délais de mise en place de ces mesures laissent du temps à la direction comme aux syndicats pour se parler. Et peut-être éviter les menaces de grèves dures, comme celle annoncée par une intersyndicale pour lundi prochain… air-journal_KLM 777-300ER TijucaAir France-KLM a d’autre part évoqué le cas de la compagnie néerlandaise, dont la direction a conclu en septembre « un accord permettant une augmentation de productivité avec l'ensemble de ses salariés » - un accord « mis en œuvre immédiatement ». Dans le même temps, KLM Royal Dutch Airlines annonçait la suspension le 5 janvier 2016 de sa liaison entre Amsterdam-Schiphol et l’aéroport de Fukuoka, une ligne sans concurrence lancée en 2013 et assurée trois fois par semaine en Boeing 777-200ER pouvant accueillir 34 passagers en classe Affaires, 40 en Premium et 242 en Economie. Raison donnée « malgré un démarrage prometteur » : « une détérioration des performances de la route, et l’influence négative des taux de change actuels du yen japonais ». La compagnie rappelle l’importance du marché japonais pour Air France-KLM, où la première est présente depuis 1952 et la seconde depuis 1951. La présence de KLM dans la région de Kyushu sera assurée avec ses partenaires via ses 26 rotations hebdomadaires vers Osaka ou Tokyo au Japon, Séoul en Corée du Sud et Taipei à Taïwan ; Air France de son côté dessert le Japon 23 fois par semaine.