La compagnie aérienne Air France envisagerait de suspendre sa liaison entre Paris et Nouakchott si le problème de ses fouilles opérées sur les passagers n’est pas réglé. Après avoir suspendu pendant plusieurs semaines cette route lancée en 1952, la compagnie nationale française assure jusqu’à quatre rotations hebdomadaires entre l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et la capitale de Mauritanie, un rythme encore prévu la deuxième semaine de janvier, à bord d’un Airbus A330-200 pouvant accueillir 40 passagers en classe Affaires, 21 en premium et 147 en Economie. Le conflit entre Air France et l’aéroport de Nouakchott remonte à une rixe mi-octobre entre douaniers et gendarmes. L’enquête menée par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile de Mauritanie (AMAC) avait mis à jour des « défaillances dans la chaine sécuritaire », et de nouvelles règles d’accès à l’aéroport ont du coup été instaurées : la société de sécurité française sous-traitante d’Air France, Avisec, est désormais interdite d’accès à l’aéroport. Or cette société effectuait à Nouakchott comme au Cameroun, au Niger ou en Guinée des fouilles de passagers en zone réservée (après celles menées par les autorités locales), au nom de la protection contre le terrorisme. Air France ne pouvant plus mener ces fouilles, elle avait décidé de suspendre la route, avant de reprendre les vols suite au remplacement d’Avisec par une autre compagnie privée, la Mauritanienne de Sécurité Privée (MSP) qui appartiendrait selon certaines sources « à des officiers à la retraite proches du pouvoir ». Les négociations ont repris en novembre, Air France obtenant des autorités la possibilité d’embarquer des policiers français sur ses vols pour « surveiller » le travail de la MSP (sans pouvoir intervenir). Mais le dossier n’a pas évolué, malgré le limogeage du directeur de l’AMAC. Selon La Lettre du Continent, seule une résolution du problème avant la fin de l’année pourrait amener Air France à revoir sa décision de fermer la route début janvier. L’affaire serait désormais entre les mains du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz Rappelons qu’entre 1000 et 1500 passagers emprunteraient chaque semaine la route Paris – Nouakchott, qui est prolongée vers Conakry (une destination toujours assurée en dépit de l’épidémie du virus Ebola). Mauritania Airlines est présente sur cet axe depuis décembre 2013, avec cet hiver deux rotations hebdomadaires vers Paris via Casablanca.