La compagnie aérienne Air France espère trouver d’ici mercredi des accords avec les syndicats sur le plan Perform 2020, au sujet duquel le PDG Frédéric Gagey estime qu’il ne devrait pas y avoir une « feuille de cigarette » entre ses ambitions et celles des partenaires sociaux. Un sondage vient d’autre part rappeler que 73% des Français ont une bonne opinion d’Air France, même s’ils la trouvent trop chère. Trois jours pour boucler des négociations : dans un entretien publié par le JDD le 27 septembre 2015, le patron de la compagnie nationale est revenu sur le climat social, rappelant qu’amener « les trois populations de l'entreprise vers un seul objectif est un long processus ». Beaucoup « attendent de voir ce qui se passe du côté des pilotes », « explique Frédéric Gagey, pour qui il ne devrait pourtant « pas y avoir une feuille de cigarette entre nos ambitions et celle de nos partenaires sociaux. Personne ne doit se résoudre au déclassement de notre compagnie ». Un mot moins fort que celui employé par le ministre des transports Dominique Bussereau (« éviter de disparaître »), peut-être pour ne pas braquer des syndicats dont certains n’ont toujours pas soldé le plan de restructuration précédent (le SNPL, avec un jugement au tribunal de Bobigny attendu le 16 octobre sur Transform 2015), quand d’autres craignent de voir leurs membres souffrir de nouveau (menace de grève pour le 5 octobre par une intersyndicale). A propos des pilotes, le PDG estime « déjà une bonne chose » leur retour à la table des négociations, même si celles-ci n’ont pas encore abouti ; il a pourtant « essayé de leur faire comprendre qu'il fallait s'associer pleinement à ce qu'avaient accepté et mis en œuvre les autres catégories de personnel » dans le cadre. Il ne peut pas y avoir de « différence de traitement », précise-t-il. « Aucune compagnie au monde n'est immortelle », affirmait-il dans une autre interview, accordée au Parisien-Aujourd'hui-en-France, mais il précise dans le JDD que la réussite du plan Perform 2020, après les « vraies réformes en interne » de Transform 2015, permettra à Air France réduire « une bonne partie de l’écart » des coûts d'exploitation avec les compagnies concurrentes. Et d’ajouter en particulier qu’il va « rapprocher notre niveau de compétitivité de celui de KLM, dont les syndicats viennent de ratifier leur partie du plan Perform ». Et en cas d’échec des négociations, il confirme la fermeture de lignes déficitaires, n’ayant pas d’autre choix que « d'améliorer notre productivité ou de réduire nos ambitions ». Une autre alternative, à laquelle Frédéric Gagey se dit « réticent », serait de suivre l’exemple d’Iberia, British Airways ou Delta Air Lines qui avaient « coupé drastiquement des branches d'activité ». Air France préfère « trouver des solutions en interne, dans le dialogue social » pour baisser ses coûts : c'est la condition « pour aller chercher de la croissance et pouvoir ensuite en redistribuer les fruits ». Rappelons les promesses faites par Air France aux syndicats en cas de signature d’accord mercredi, « si les résultats sont au rendez-vous » (sous-entendu si les mesures signées sont effectivement appliquées) : embauche de nouveaux pilotes à l’horizon 2017, et versement dans le même temps de 100 millions d’euros aux 64 000 employés. Mais d’ici là , les navigants auront dû avaler la pilule « travailler plus sans gagner plus », à raison de 100 heures de vol supplémentaire sans hausse de rémunération… Un sondage réalisé par sondage Odoxa pour Le Parisien pourrait remonter le moral des troupes : 73% des Français interrogés disent avoir une bonne opinion d’elle (seulement 5% ont une très bonne opinion), et les trois quarts des sondés louent la qualité des services proposés. Mais ces mêmes utilisateurs sont pourtant quatre fois plus nombreux à juger que son image s’est détériorée ces dernières années que l’inverse, et sa capacité à innover en convainc moins de la moitié. Et ces tarifs sont jugés excessifs – tout comme l’attitude des pilotes pour 71% des sondés (même si 87% disent avoir une bonne opinion des commandants de bord – et 83% des hôtesses de l’air et stewards)…