Le PDG d’Airbus a annoncé le lancement d’une nouvelle version « de type A380neo », comme le réclame son meilleur client de son superjumbo la compagnie aérienne Emirates Airlines – peut-être. Dans un entretien au Sunday Times le 18 juillet 2015, Fabrice Brégier a confirmé que l’avionneur européen mettra bien sur le marché une nouvelle version de l’A380. « Nous en aurons besoin entre 2020 et 2025 », a-t-il ajouté, précisant que l’appareil aura de nouvelles ailes (construites à Broughton au pays de Galles) et surtout de nouveaux réacteurs « avec probablement un fournisseur unique » contrairement à l’A380 actuel. Mais dans une interview accordée hier à Bloomberg, le porte-parole d’Airbus Justin Dubon a tenu à relativiser les propos prêtés par le quotidien britannique à son patron : il a précisé que l’avionneur « étudie encore quels éléments devront être modifiés », et que la remotorisation n’est qu’une des options envisagées « pour améliorer l’avion », parmi les autres figurant par exemple l’allongement du fuselage. Airbus a affirmé à plusieurs reprises que la remotorisation de l’A380 ne « sera pas lancée pour un seul client », quand bien même Emirates Airlines annoncerait 200 commandes. Et Tom Enders, président du Groupe Airbus, était très clair le mois dernier : le conseil d’administration « est loin de voter » cette nouvelle version. Pour cause, le coût du développement d’un A380neo avec nouveaux réacteurs estimé à 3 milliards de dollars. Mais sans nouvelle commande, la production des A380 devrait s’arrêter à la fin de la décennie. Emirates Airlines détient à elle seule 140 des 317 commandes d’A380, dont 62 sont aujourd’hui en service (l’un d’eux s’est posé hier à l’aéroport de Taipei-Taoyuan pour un vol unique). Chaque appareil est proposé à 428 millions de dollars au prix catalogue 2015.