La compagnie aérienne Alitalia a précisé hier sa nouvelle stratégie, fondée sur trois bases à Rome et Milan, de nouvelles routes, une coopération renforcée avec ses partenaires mais aussi une nouvelle identité visuelle. Avec un objectif imposé par le nouvel actionnaire Etihad Airways : redevenir rentable en 2017. La stratégie de « réinvention » dévoilée le 20 janvier 2015 par la compagnie nationale italienne pour les trois prochaines années repose tout d’abord sur une optimisation de son réseau, recentré sur trois bases. L’aéroport de Rome-Fiumicino verra son activité long-courrier renforcée, ainsi que les vols courts et moyen-courriers « afin de maintenir sa pertinence sur le marché italien ». Même augmentation du long-courrier prévue à Milan-Malpensa, tandis que Milan-Linate a pour objectif d’améliorer « la connectivité avec les hubs des compagnies aériennes partenaires ». Cette connectivité sera aussi renforcée par une optimisation des horaires de vol sur l’ensemble du réseau, qui visera en outre à améliorer les accords de partage de codes avec les partenaires d’Alitalia « existants ou futurs ». La compagnie de l’alliance SkyTeam lancera en outre de nouvelles routes au départ de Rome, y compris vers Berlin, Düsseldorf, San Francisco, Mexico, Santiago du Chili, Pékin et Séoul. Quatre destinations recevront des fréquences supplémentaires : New York, Chicago, Rio de Janeiro et Abou Dhabi, la base d’Etihad Airways. L’aéroport de Milan-Malpensa gagnera de son côté 13 rotations hebdomadaires vers Abou Dhabi (7), Shanghai (4) et Tokyo. La capitale des Emirats Arabes Unis disposera à terme de vols quotidiens depuis Venise, Milan, Bologne et Catane, ainsi que de vols supplémentaires depuis Rome, « offrant tous des correspondances vers le Moyen-Orient, l'Afrique, le sous-continent indien, l'Asie du sud-est, la Chine et l'Australie ». Venise sera le seul aéroport italien, avec Fiumicino et Malpensa, depuis lequel Alitalia utilisera des avions long-courriers vers Abou Dhabi. aj_alitalia a321Côté flotte justement, Alitalia, Etihad Airways et leurs partenaires étudient les possibilités d'en améliorer les performances « conjointement ». Par exemple, Alitalia est en train de transférer 14 Airbus A320 chez Air Berlin, et examine avec Etihad Airways ses options acquérir des gros-porteurs supplémentaires. Alitalia aura également « des opportunités » d’intégrer des avions déjà commandés par son actionnaire émirati. La coopération renforcée passera par un nouveau partenariat majeur avec Air Berlin et sa filiale autrichienne Niki, et donc la connectivité accrue avec Etihad Airways, le tout en « explorant de nouvelles opportunités d'approfondir les relations avec les membres de SkyTeam, et en particulier Air France-KLM et Delta Air Lines ». Des plans sont aussi à l’étude pour « approfondir les relations avec Air Serbia et Etihad Regional », tous ces partenariats devant « renforcer les choix des clients sur de nombreux marchés ». Une « nouvelle culture axée sur le client », avec de nouveaux standards de produits et de services, passera par la création chez Alitalia d’une Customer Excellence Training Academy qui apportera les compétences nécessaires à tout le personnel au contact avec le client, tandis que les passagers feront l’expérience de « l'hospitalité italienne traditionnelle », de nouvelles options de restauration, et des salons relookés dans les trois bases de Rome et Milan. Enfin Alitalia va lancer une nouvelle marque et une nouvelle identité visuelle, conservant son nom actuel mais visant à « capturer et incarner l’essence de l’Italie ». Cela concernera la livrée des avions, les uniformes et tous les autres points de contact avec le client. Rappelons que la nouvelle Alitalia a débuté ses activités le 1er janvier 2015, après l'achèvement des investissements d’Etihad Airways et des actionnaires existants. La réunion lundi du nouveau Conseil de la société a approuvé la stratégie présentée hier par Luca di Montezemolo, président d'Alitalia, Silvano Cassano (CEO) et James Hogan, PDG d'Etihad Aviation Group et vice-président d'Alitalia. Luca di Montezemolo a déclaré : « l'énergie, la passion et l'expertise que j'ai ressenties au cours des dernières semaines chez Alitalia ne laissent aucun doute sur le fait que la compagnie que nous dévoilons aujourd'hui redeviendra une compagnie aérienne italienne de premier rang reconnue dans le monde entier. Notre priorité est de mettre le client au centre de tout. Et pour ce faire, nous allons changer beaucoup de choses, à commencer par la façon dont nous travaillons ». Il ajoute que « l’Alitalia revitalisée que nous imaginons et avons commencé à construire sera un atout pour ce pays, et un moteur pour soutenir la croissance de notre tourisme et nos activités ». James Hogan a de son côté souligné que l'avenir d'Alitalia s'appuiera sur un « changement majeur dans l'organisation. Dans un marché toujours en proie à la crise de la zone euro, tout ce qui ne représente pas un changement rapide et décisif n'est tout simplement pas une option ». Et son avertissement est clair : « il n'y a aucun doute à avoir, nous avons fait un investissement commercial qui doit générer un rendement commercial. Nous avons investi dans la nouvelle Alitalia car nous pensons qu'elle peut prospérer de nouveau. Cela ne fonctionnera que s'il y a un soutien de tous à 100%. Les prochains mois et les prochaines années ne seront pas faciles, mais si tout le monde travaille ensemble, comme une seule équipe, Alitalia peut se développer à nouveau ». Le délai est précis : la rentabilité doit être retrouvée en 2017. Alitalia propose cet hiver 83 destinations, dont 26 en Italie et 57 dans le reste du monde, couvrant 123 routes et 3 650 vols hebdomadaires. Elle a transporté en 2013 23,99 millions de passagers dans le monde entier.