Les compagnies aériennes ANA (All Nippon Airways) et Japan Airlines ont annoncé leur intention de supprimer complètement la surcharge carburant, à condition que le cours du pétrole, au plus bas depuis douze ans, se montre stable sur une période de deux mois. L’impact sur le prix du billet d’avion se ferait sentir à partir d’avril. Les deux plus grandes compagnies japonaises se préparent à suivre l’exemple de la majorité de leurs consœurs asiatiques, alors que le cours moyen du kérosène d’aviation à Singapour est passé en-dessous du niveau à partir duquel leur gouvernement interdit la surcharge, et ce depuis un bon moment. Japan Airlines et ANA avaient déjà supprimé cette surcharge sur les vols décollant depuis des aéroports étrangers, et en feront donc de même pour le reste de son réseau si le cours du kérosène d’aviation à Singapour reste en-dessous du niveau officiel pendant deux mois ; chez ANA par exemple, la surcharge par personne pour un aller simple Japon – Europe est actuellement fixée à 54 euros (tarif du 1er décembre 2015 au 31mars 2016). La compagnie de Star Alliance (ANA) et sa rivale de Oneworld (JAL) doivent annoncer leur décision dans le courant février, la disparition totale de la surcharge devant intervenir à partir du début avril. Elles rejoindront alors les Korean Air, Asiana Airlines, AirAsia, Qantas, Virgin Australia ou autres chinoises Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Xiamen Airlines (voire la défunte Transaero) qui ont toutes supprimé cette pratique depuis longtemps. En Asie, on remarquera que Cathay Pacific n’a toujours pas touché à la sienne, et que Singapore Airlines n’a fait que baisser la sienne. Rappelons que les compagnies aériennes, principalement depuis 2005, facturent en plus du prix du billet d’avion proprement dit une surcharge carburant, repérable par les codes YQ ou YR. A tout moment de l’année, elles peuvent l’imposer ou la faire varier en fonction des cours du pétrole, avec des niveaux pouvant dépasser 300 euros sur des vols long-courrier. Mais les cours actuels, au plus bas depuis 2003, rendent le maintien de cette surcharge difficilement acceptable par les passagers. "La baisse du cours du baril de pétrole met en lumière la nécessité de réformer l'exception " hausse carburant" qui régit le secteur du transport aérien", estime Fabrice Dariot qui dirige l'agence en ligne Bourse-des-vols.com . "Cette situation d'exception économique qui permet de rajuster des tarifs a posteriori, est source d'opacité et d'abus. Ces hausses souvent injustifiées, jamais détaillées... ont même parfois été déguisées en taxe aéroportuaires non remboursables : les fameuses YQ et YR. Tout ceci porte atteinte au pouvoir d'achat du consommateur".