Boeing a dévoilé hier un bénéfice net en recul de 30% et un chiffre d’affaires en baisse. De quoi afficher une grande prudence pour l’année 2016 avec un nombre de livraisons attendu inférieur à l’année dernière, et d’ici 2017 la baisse du rythme de production des 777 à sept avions par mois. Les prévisions de résultats financiers annuels présentés par l’avionneur américain le 27 janvier 2016 ont fait plonger le cours de son action de 8,93% à Wall Street : Boeing vise en effet un bénéfice annuel par action ajusté compris entre 8,15 et 8,35 dollars, alors que les analystes prévoyaient 9,43 dollars en moyenne. Le chiffre d'affaires devrait lui être compris entre 93 et 95 milliards de dollars, contre 97,14 milliards anticipés par les marchés. Ces prévisions « reflètent les livraisons d’avions commerciaux », explique Boeing en annonçant une première en six ans, un recul du rythme de livraisons en 2016 : elles devraient s’établir entre 740 et 745 avions commerciaux, contre 762 en 2015 (record historique). Airbus a de son côté prévu de remettre aux compagnies aériennes 650 avions en 2016, contre 635 l’année dernière. Côté rythmes de production, Boeing annonce que les Triple Sept passeront d’ici 2017 de 8,3 à sept appareils par mois, afin « d’adoucir la transition » avec les 777X. Son carnet de commande ne compte plus que 218 777 de la génération actuelle, alors que l’entrée en service des versions X n’est pas attendue avant 2020. Il avait déjà annoncé un coup de frein similaire pour les 747-8 : la cadence passera à un avion par mois en mars prochain, ce qui devrait lui permettre de maintenir la production jusqu’aux deux Air Force One. En revanche les monocouloirs sortiront toujours plus vite de ses usines : de 42 737NG actuellement, la production passera à 47 par mois en 2017, 52 par mois en 2018 et 59 par mois en 2019 (année qui devrait voir Airbus sortir 60 monocouloirs par mois).