La compagnie aérienne Lufthansa a confirmé qu’elle était prête à acquérir l’intégralité du capital de sa filiale Brussels Airlines, mais seulement si la compagnie nationale belge était transférée à la low cost Eurowings. Détenant depuis 2009 45% du capital de SN Holdings, la maison-mère de Brussels Airlines, le groupe allemand a annoncé le 27 avril 2016 avoir reporté à fin août sa décision sur l’achat du reste des actions. Le conseil de surveillance de Lufthansa, qui avait jusqu’à fin juin pour exercer son option sur les 55% restants du capital, explique ce report par les conséquences des attaques terroristes du 22 mars à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem. « Nos collègues chez Brussels Airlines consacrent leur énergie et leurs ressources à rétablir un programme de vols stable sur leur base principale suite à ces terribles attaques », explique le PDC de la compagnie nationale allemande Carsten Spohr, un « défi majeur » vu les mesures de sécurité actuelles, et cela « doit maintenant être la priorité ». Trois mois de délais sont donc annoncés, en commun accord avec Brussels Airlines, pour mener à bien les négociations « sur les conditions d’acquisition et de concevoir le projet de migration » vers la low cost Eurowings, a-t-il ajouté. Eurowings, qui a déjà avalé Germanwings, doit reprendre tout le marché point-à-point de la compagnie de Star Alliance, à l’exception des lignes alimentant ses deux hubs long-courrier dans les aéroports de Francfort et Munich. Et Brussels Airlines n’est pas la seule compagnie visée par Lufthansa pour en renforcer l’efficacité : SAS Scandinavian Airlines et Condor (groupe Thomas Cook, auparavant détenue par Lufthansa) font aussi l’objet de discussions, éventuellement via des prises de participation, au nom des consolidations dans le transport aérien qui semblent « urgentes en Europe » selon Carsten Spohr. La compagnie scandinave opèrerait plutôt des vols en franchise (Lufthansa aurait un siège au Conseil d’administration), mais la belge pourrait être « fondue » dans Eurowings. Celle-ci pourrait alors atteindre une taille suffisante pour affronter les géantes low cost que sont easyJet et Ryanair