Le ministère du Travail a décidé de différer sa décision concernant la validation ou non du licenciement pour faute lourde d’un délégué CGT, présumé participant à l’épisode de la chemise arrachée de deux cadres d’Air France lors du Comité Central d’Entreprise le 5 octobre dernier, dont Xavier Broseta, alors directeur des ressources humaines.

Le ministère va se donner davantage de temps et ne souhaite sans doute pas mettre d’huile sur le feu en pleine période de contestation sur la loi Travail. Mais rappelons le contexte, l’inspection du travail, saisie du dossier pour ce salarié protégé, a refusé en janvier dernier d’autoriser le licenciement de ce magasinier délégué CGT. Elle estimait alors que  les «faits invoqués pris dans leur ensemble ne permett(ai)ent pas d'établir l'existence d'une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l’entreprise». La direction d’Air France avait alors formé un recours hiérarchique auprès du ministère du Travail, qui repousse donc sa décision de quelques semaines.

Rappelons aussi que le tribunal de Bobigny a renvoyé à la rentrée (les 27 et 28 septembre) le procès (prévu fin mai) de seize salariés de la compagnie Air France, poursuivis après les violences  et dégradations commises lors du désormais célèbre CEE. Cinq employés, tous membres de la CGT, seront jugés pour violence en réunion et encourent des peines de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende tandis que onze autres sont poursuivis pour dégradations en réunion.