Le principal syndicat de contrôleurs aériens SNCTA a déposé de nouveaux préavis de grève du 8 au 9 avril, du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai 2015, dénonçant l’absence de négociations sur le plan européen de performance, qui vise à faire baisser les coûts des prestataires de contrôle aérien sur le vieux continent. Après avoir suspendu son mouvement le 24 mars suite au crash de la compagnie aérienne low cost Germanwings, le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA) repart au combat. Expliquant avoir « les jours précédents cherché, sans succès, une porte de sortie au conflit », il affirme que les pouvoirs publics et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) « refusent toujours obstinément d’accorder aux contrôleurs aériens un espace de négociation traitant des mutations nécessaires ou souhaitables pour la navigation aérienne française ». Ils « imposent depuis des années aux contrôleurs un mode de dialogue social qui nie leur représentativité, leurs attentes et leur expertise. Cette obstination, qui a déjà participé à conduire le système de contrôle français à un décrochage technologique sans équivalent en Europe, impacte maintenant, dans différents domaines, les conditions d’emploi des contrôleurs aériens », poursuit le communiqué du SNCTA. Selon le syndicat, la densité et la complexité du trafic augmentent alors que les ressources humaines et techniques sont en déclin : ces constats « ont été identifiés par une mission d’expertise mandatée en juin dernier par le secrétaire d’État aux transports ». Les contrôleurs aériens craignent les conséquences d’une surcharge de trafic « pouvant nuire à leur capacité à traiter les vols dans de bonnes conditions de sécurité et de régularité », et dénoncent « l’amoncellement de nouveaux règlements européens touchant aux licences des contrôleurs fait peser, sans réelles justifications, des contraintes lourdes sur ce qui constitue le permis de travail des contrôleurs aériens ». Autre argument développé : la France serait le seul pays d’Europe occidentale à permettre aux contrôleurs aériens de travailler jusqu’à 59 ans ; un choix imposé par les récentes réformes sur les retraites, qui a été « appliqué aux contrôleurs français sans étude préalable. Les effets induits d’une telle disposition, notamment sur les aptitudes cognitives ou médicales, n’ont jamais été évalués ». Il est encore trop tôt pour connaître l’impact de ces grèves sur le trafic aérien, à commencer par celle de mercredi et jeudi prochain ; rappelons qu’elles peuvent se faire sentir non seulement dans les aéroports français, mais aussi sur les routes traversant l’espace aérien de l’hexagone.