Des plongeurs ont commencé jeudi matin l’évacuation des corps coincés dans le fuselage du vol QZ8501 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, tombé en mer de Java le 28 décembre avec 162 personnes à bord. L’Australie a de son côté contraint Indonesia AirAsia X à repousser sine die son vol inaugural entre Bali et Melbourne. Plus d’une semaine après avoir localisé le fuselage de l’Airbus A320 disparu entre Surabaya et Singapour, les plongeurs ont profité d’une accalmie de la météo ce 22 janvier 2015 pour y pénétrer, quatre corps étant déjà remontés à la surface dans la matinée. L’amiral indonésien Widowo a déclaré à la presse locale que « plusieurs victimes se trouvent encore dans le fuselage », à 28 mètres de profondeur au sud de l’île de Bornéo. Hormis ces corps, le nombre de victimes retrouvées à la surface est toujours de 53 sur les 162 personnes présentes à bord. Alors que le comité national de sécurité des transports indonésien (KNKT) poursuit en toute discrétion son analyse des enregistreurs de vol, une nouvelle source anonyme a expliqué que des « alarmes hurlaient » alors que les pilotes essayaient de reprendre le contrôle de l’avion, le son couvrant la voix des deux hommes ; une de ces alarmes serait celle de stall, ce qui confirmerait la théorie d’un problème rencontré par les pilotes plutôt que celle d’un attentat. air-journal_AirAsia_X_A330-300La low cost long-courier Indonesia AirAsia X a de son côté reporté sine die son vol inaugural entre Bali et Melbourne, les autorisations nécessaires n’ayant pas été accordées par le régulateur australien – qui se refuse à citer les inquiétudes nées du crash du vol QZ8501. Filiale lancée en juin dernier par AirAsia X, elle-même filiale du géant malaisien du vol pas cher AirAsia, Indonesia AirAsia X a justifié la suspension de son vol inaugural par « un délai imprévu dans l’obtention des confirmations de la part d’une organisation tierce », tandis que CASA (Autorité de la Sécurité de l’Aviation Civile) en Australie expliquait simplement « devoir compléter son jugement sur la sécurité et les régulations » à propos de la demande de la low cost. Pas de commentaire sur le crash donc mais ses conséquences semblent avoir refroidi les autorités australiennes, en particulier la découverte de « problèmes administratifs » sur les créneaux de vol de la part de plusieurs compagnies indonésiennes – et la suspension de plusieurs officiels du gestionnaire des aéroports ou de celui du contrôle aérien, au milieu se soupçons de corruption. Indonesia AirAsia X prévoyait cinq vols par semaine entre sa base à l’aéroport de Denpasar-Ngurah Rai et Melbourne, à bord d’Airbus A330-300 déployés sur cette route, et configurés pour accueillir 12 passagers en sièges-lits de Premium, et 365 places classe Economie (dont la « zone calme » interdite aux enfants de moins de 12 ans). La compagnie a déclaré « travailler avec CASA » et son équivalent indonésien pour mener à terme « le processus administratif le plus tôt possible ». Rappelons qu’elle figure sur la liste noire européenne en attendant le début des opérations, contrairement à Indonesia AirAsia ou Garuda Indonesia entre autres.