Le commandant de bord du vol QZ8501, qui s’est écrasé en mer de Java avec 162 passagers à bord le 28 décembre dernier, a quitté quelques instants son siège de pilotage pour faire une « action inhabituelle », juste avant que le co-pilote ne perde le contrôle de l’avion et qu’il ne soit "trop tard", selon des sources proches de l’enquête. Des problèmes de maintenance de l’appareil seront également scrutés par les en quêteurs.

Des détails, émergeant des derniers instants avant le crash, incitent les enquêteurs à examiner les problèmes de maintenance de l’A320-200 d’AirAsia et la formation reçue par les pilotes. Plus précisément selon des sources proches du dossier, les enquêteurs examineraient les dossiers de maintenance de l'un des systèmes automatisés, le Flight Augmentation Computer (FAC) défectueux à plusieurs reprises les semaines précédent le crash, et la façon dont les deux pilotes ont réagi à une nouvelle panne le 28 décembre dernier.

Après avoir tenter de le réinitialiser, le commandant de bord, qui avait volé à plusieurs reprises à bord de ce même avion, la semaine précédant le crash, a pris la décision de  quitter son siège,  laissant seul le co-pilote aux commandes, le Français Rémy Plesel, pour couper le courant en actionnant un disjoncteur sur un panneau situé derrière le siège du co-pilote. Des spécialistes relèvent d’ailleurs que ce n’est pas la procédure habituelle qui consiste à appuyer sur un bouton sur un tableau de commandes, depuis le poste de pilotage. « On peut réinitialiser le FAC, mais couper le courant est très inhabituel, commente un pilote d'A320 qui a souhaité rester anonyme dans le Figaro.fr. On ne tire pas sur le disjoncteur sauf en cas d'urgence absolue. Je ne sais pas si c'était le cas, mais c'est très inhabituel. »

Si la panne n’est pas responsable directement de la déstabilisation de l’appareil, il a supprimé la protection du domaine de vol, qui permet à l’appareil de ne jamais dépasser les limites en matière de sécurité. Le co-pilote, moins expérimenté que le commandant de bord, seul aux commandes manuelles de l’appareil, a pris toujours plus d’altitude en un temps record (6000 pieds par minute selon de précédentes fuites), jusqu’à décrocher.

Lorsque le commandant de bord est revenu sur son siège reprendre les commandes de l’appareil, il était « trop tard », explique une source proche de l’enquête, sans apporter davantage de précision.

Le responsable de l'enquête, Mardjono Siswosuwarno, a déclaré aux journalistes cette semaine, qu’il était trop tôt pour dire si l'accident implique une erreur de pilotage ou une défaillance mécanique.

Pour rappel, si l'Indonésie a émis certaines des circonstances des faits, il n’a pas publié son rapport d'accident préliminaire à ce jour.

Le KNKT (comité national de sécurité des transports) indonésien a déclaré jeudi dernier que l’Airbus A320 d’AirAsia était en bon état et que tous les membres de l'équipage étaient correctement certifiés.

Airbus a refusé de commenter alors que l’enquête est toujours en cours.