Les échanges entre Andreas Lubitz, copilote accusé d’avoir volontairement provoqué l’accident de la compagnie aérienne low cost Germanwings en mars 2015, et son médecin font état d’une « peur de devenir aveugle » deux semaines avant le crash qui avait fait 150 morts dans les Alpes françaises. Le Parisien a publié le 26 janvier 2016 de longs extraits de la correspondance entre le copilote et son médecin, ainsi que des rapports médicaux, qui en disent long sur l’état mental du jeune homme. « Comme j'ai peur de devenir aveugle et que je continue à faire une fixation sur mes yeux, je ressasse cette idée sans cesse et le stress augmente », écrit Andres Lubitz dans un courriel envoyé le 10 mars 2015, quatorze jour avant le crash. Il aurait évoqué depuis plusieurs semaines « un voile » obstruant le champ de vision et « des halos autour des points de luminosité », multipliant les rendez-vous chez des médecins généralistes ou ophtalmologistes, avec une trentaine pendant les seuls mois de février et mars, sans trouver d’explication (l’enquête française avait démontré dès juin qu’il avait rencontré 41 médecins en cinq ans). Le quotidien cite un docteur selon qui Andreas Lubitz était « peu sûr de lui », allant jusqu’à penser : « mon dieu, je n'ai pas envie que cet homme-là soit aux commandes d'un avion ». Deux autres praticiens parlent d’un « soupçon de psychose menaçante », prescrivant des arrêts de travail qui seront retrouvés déchirés chez le copilote – qui ne les avait pas transmis à Germanwings (Andreas Lubitz avait déjà suivi une psychothérapie après une dépression sérieuse en 2009). Lors de son dernier examen médical le 20 mars, il s’était montré « apaisé » ; quatre jours plus tard, il enfermait le commandant de bord du vol du vol 4U9525 en dehors du cockpit et précipitait son Airbus A320 sur le flanc d’une montagne, tuant les 144 passagers et six membres d’équipage qui se trouvaient à bord.