Les enquêteurs égyptiens ont annoncé hier que l’enregistreur des données de vol (FDR) de l’Airbus A320 de la compagnie aérienne Egyptair avait confirmé un dégagement de fumée. L’avion transportant 66 personnes avait disparu en mer Méditerranée le 19 mai lors d’un vol entre Paris et Le Caire. Selon un communiqué du 29 juin 2016 de la Commission d’enquête menée par l’Egypte, les premières analyses de la mémoire du FDR « confirment les alertes du système automatisé de communications de l'appareil » (ACARS) sur de la fumée dans les toilettes et à l'avant de la cabine de l’A320. « Des parties à l'avant de l'avion montrent des signes de détérioration dus à de hautes températures et de la suie », poursuit le communiqué sans préciser si cette information est basée sur le FDR ou d’autres débris de l’appareil. Aucune explication n’est fournie sur l’origine de la fumée, même si les thèses de la panne mécanique ou de l’erreur humaine semblent avoir pris le pas sur la possibilité d’un acte terroriste. Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) français a de son côté expliqué que les données extraites du FDR avaient été envoyées mercredi au laboratoire égyptien du Caire « afin d'y être décodées, validées, puis analysées et que ces opérations pourraient prendre plusieurs jours ». Cette analyse est effectuée par le ministère de l’aviation civile égyptienne. Les travaux pour tenter de réparer la carte mémoire de l'enregistreur des voix du cockpit (CVR) « se poursuivent au sein du BEA ». Les deux boîtes noires avaient été repêchées mi-juin. Rappelons que le Parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour homicides involontaires et non pour terrorisme. Le vol MS804 d’Egyptair avait décollé le 18 mai à 23h09 de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle à destination du Caire, avec à son bord deux pilotes, cinq PNC, trois agents de sécurité et parmi les passagers trente Egyptiens, quinze Français, deux Iraquiens, deux Canadiens et des ressortissants de Belgique, d’Algérie, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d’Arabie Saoudite et du Soudan. Immatriculé SU-GCC et livré neuf à Egyptair en novembre 2003, l’appareil avait à ses commandes le commandant de bord Mohamed Said Shoukair ayant accumulé 6275 heures de vol, dont 2101 sur A320, tandis que son copilote Mohamed Mamdouh Ahmed Assem avait 2766 heures de vol à son actif. La météo était bonne, et la compagnie assure que les visites de maintenance n’ont décelé aucun problème ; aucune matière dangereuse ne figurait dans la liste du fret embarqué. La commission d'enquête égyptienne a confirmé mi-juin que l’appareil avait effectué un virage brutal à 90 degrés sur sa gauche, puis une vrille de 360 degrés à droite, avant d'entamer sa chute.