La compagnie aérienne Lufthansa a expliqué hier avoir respecté les règles en ne déclarant pas à l’autorité allemande du transport aérien la dépression du copilote du vol 4U9525 de la low cost Germanwings, qui s’est écrasé le 24 mars dans les Alpes tuant les 150 personnes à bord. Accusée par l’agence LBA (Luftfahrtbundesamt) de ne pas avoir transmis les informations sur la dépression d’Andreas Lubitz pendant sa formation en 2009, la compagnie nationale allemande a précisé le 6 avril 2015 que les nouvelles règles, édictées il y a deux ans, n’impliquaient pas une remise en cause des certificats déjà décernés aux pilotes, qu’ils soient d’aptitude ou médicaux. Andreas Lubitz avait suspendu sa formation de pilote de ligne pendant plusieurs mois en 2009, et avait ensuite informé les instructeurs qu’il avait surmonté une « profonde dépression ». Ses premiers vols commerciaux avaient été opérés en 2012, après avoir passé avec succès tous les examens médicaux alors en vigueur ; Lufthansa affirme que les règles plus strictes, imposées en avril 2013, n’avaient « généralement pas » d’effet rétroactif. La qualité du suivi médical des pilotes en Allemagne est au cœur de la polémique après les déclarations samedi de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), qui avait détecté « plusieurs cas de non-conformité dans l'application des règlements européens en matière de sécurité aérienne, en particulier dans le domaine du suivi médical ». C'est sur les recommandations de l’agence que « la Commission européenne a engagé fin 2014 une procédure visant à demander des comptes à l’Allemagne ». Les réponses de l’Allemagne, en particulier sur un manque chronique de personnel chez le régulateur, « sont actuellement en cours d'évaluation », a précisé l’AESA, « cela fait partie d'un système continu de supervision : des éléments relevés sont suivis d'actions correctives, comme dans un processus d'audit ». Selon les premières informations de l’enregistreur des données de vol (FDR) de l’Airbus A320 de Germanwings, ce serait bien une suite d’actions volontaires du copilote qui ont conduit l’avion à s’écraser sur un flanc de montagne, entrainant la mort de 149 autres membres d’équipages et passagers.