La compagnie aérienne low cost easyJet a enregistré le mois dernier une hausse de trafic de +4,3% par rapport à mars 2015. Elle fait d’autre part face à la colère en France de deux syndicats de PNC, contre le coût imposé de la version papier du manuel de sécurité et contre le non-paiement depuis 3 ans d’heures de travail effectuées. Dans ses statistiques publiées le 6 avril 2016, la spécialiste britannique du vol pas cher annonce avoir transporté en mars 5.728.114 passagers, un nombre en augmentation de 4,3% par rapport au même mois l’année dernière. Le coefficient d’occupation s’est établi à 91,3%, en recul de 1,3 point de pourcentage. Sur les douze derniers mois, le trafic d’easyJet s’élève à 70,76 millions de passagers, en hausse de 7,6% par rapport à la même période précédente ; le coefficient d’occupation moyen a gagné 0,6 point à 91,5%. EasyJet souligne qu’elle a comptabilisé en mars 611 annulations de vol, en majorité dues aux mouvements de grève en France. Cette explication n’a pas convaincu les investisseurs, sa rivale Ryanair ayant annoncé mardi une hausse de trafic de 28% en mars ; ses actions étaient chahutées hier à la Bourse de Londres, perdant 3%. La low cost fait face en France à une double revendication de la part des syndicats représentant ses hôtesses de l’air et stewards basés dans l’hexagone. L’UNAC a déploré hier le caractère payant de la version papier du manuel de sécurité (environ 25 euros tous les ans), alors que la version numérique est gratuite. Le syndicat dénonce dans un communiqué le fait que la compagnie décide « de nous imposer l’accès de manière informatique sans fournir aux PNC le support pourtant nécessaire (tablette, smartphone ou ordinateur) », obligeant les employés dépourvus de ce matériel de « venir à la Crew Room pour réviser votre manuel à partir de votre crewportal, sur votre temps libre (et pourquoi pas sur votre repos postcourrier ?), et bien sur, sans Duty Time décompté ». L’UNAC se dit tout-de-même favorable à l’initiative Paperless Policy, mais entend dénoncer cette façon de l’imposer – y compris la possibilité de payer cette version papier par prélèvement sur l’allocation d’uniforme des PNC : le personnel « ne doit pas avoir à choisir entre son élégance et sa compétence ». Chez le SNPNC-FO majoritaire chez les PNC d’easyJet, la revendication porte sur l’attitude de la compagnie « qui a reconnu devoir à ses PNC des heures travaillées, qu’elles soient normales complémentaires et supplémentaires », mais ne les a « pas payées depuis 3 ans ». Le syndicat dénonce « un chantage indigne » de la part de la direction qui a indiqué que « le paiement de ces heures complémentaires, pourtant dues, était conditionné à la signature d’un avenant au contrat de travail, avenant ajoutant 12% de temps de travail sans augmentation de salaire pour les PNC concernés », soit 70 employés engagés avant 2009. Le SNPNC-FO somme donc easyJet de payer immédiatement ces heures. EasyJet explique dans Ouest France que la numérisation des consignes de sécurité « est un moyen plus efficace pour stocker les informations, les rendre plus facilement accessible et effectuer des mises à jour plus simplement permettant ainsi l'accès aux dernières versions des consignes de sécurité » ; le paiement de la version papier ne ferait que compenser « les coûts d’édition ». Quant aux revendications du SNPNC, elle dit être en discussion avec le syndicat « afin de résoudre des différends passés et anticiper ceux à venir concernant un nombre limité de réclamations de (ses) personnels de bord ».