Malgré des négociations de dernière minute, tous les vols entre la Russie et l’Ukraine ont pris fin dimanche, ce qui pourrait faire le bonheur des compagnies aériennes des pays d’Asie centrale. Bruxelles avait accueilli le 24 octobre 2015 les représentants de Rosaviatsia et de la SSAU, administrations du transport aérien respectivement de la Russie et de l’Ukraine, mais l’intransigeance a prévalu. Les liaisons aériennes directes entre les deux pays ont cessé peu après minuit le 25 octobre 2015, l’emprunt de leurs espaces aériens étant également suspendu. Kiev avait décrété fin septembre cette interdiction pour protester contre l’annexion de fait de la Crimée par Moscou, et le soutien apporté aux rebelles dans l’est de l’Ukraine ; plus de 30 compagnies étaient visées, en particulier Aeroflot, Transaero (dont les vols ont cessé hier pour d’autres raisons), S7 Airlines ou UTAir. La Russie avait répliqué le lendemain en dévoilant une interdiction parfaitement similaire, affectant Ukraine International Airlines (UAI) et Yanair. Certains analystes estiment que cette action affectera un trafic représentant un million de passagers par an ; selon ch-aviation.com, le coût pour les transporteurs actifs dans les deux pays devrait approcher 125 millions de dollars en revenus perdus. Mais d’autres pourraient en profiter, en particulier dans les états voisins où des compagnies comme Belavia et Air Moldova ont annoncé de nouvelles routes vers Kiev depuis Minsk et Chisinau pour tenter de récupérer des parts de marché. Les autres aéroports de la région pourraient récupérer une partie du trafic de transit, comme par exemple Istanbul ou Varsovie. Nul ne sait combien de temps cet embargo réciproque durera.