Le deuxième et dernier jour de grève d’une partie de contrôleurs aériens français aura des conséquences plus importantes que prévu, la DGAC demandant aux compagnies aériennes de supprimer un tiers de leurs vols dans les aéroports de Paris-Orly et Marseille. La grève lancée par le syndicat UNSA-ICNA prendra fin mardi à 6h00, après avoie entrainé l’annulation de 20% des vols hier dans les aéroports de Lyon, Nice ou Beauvais. Ce 21 mars 2016, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a prévenu d’un impact plus important sur deux plateformes : à Orly d’abord, « en raison du fort suivi du mouvement de grève » qui l’a poussée à demander dimanche aux compagnies aériennes « une mesure complémentaire de réduction de 50% des programmes de vol restants à partir de 16h00 ». Les retards ont dans certains cas atteint quatre heures, surtout sur les routes vers l’outremer. Le deuxième aéroport parisien a donc reçu pour ce lundi une demande de réduction portée à 33%, tout comme Marseille-Provence où 53 annulations de départs sont affichées ce matin. En revanche la situation à Beauvais, Lyon et Nice devrait être identique à hier, avec 20% de vols supprimés. L’aéroport Saint-Exupéry a précisé avoir annulé hier 21% des 268 vols prévus, 49% des vols opérés l’étant avec des retards d’environ 50 minutes. Dans tous les cas, des retards sont prévus ce lundi dans les aéroports français. Air France a confirmé le maintien de son activité long-courrier et des vols opérés vers et depuis Paris-CDG, rappelant que « des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure ». Elle précise qu’en cas d’annulation de vol au départ de Paris-Orly, il est recommandé de ne pas se rendre à l'aéroport ; les mesures commerciales habituelles, report sans frais ou demande de remboursement en particulier, ont été mises en place. British Airways a supprimé aujourd’hui une rotation entre Londres-Heathrow et Roissy. Et sans surprise, la low cost Ryanair a été la plus virulente dans sa dénonciation de la grève : ayant annulé 22 vols hier et 21 aujourd’hui, elle dénonce cette « 41eme grève depuis 2009 » des contrôleurs aériens français. Et renouvelle son appel à la Commission européenne et au gouvernement français à « agir pour empêcher que les passagers européens soient régulièrement pris en otage par un petit nombre de contrôleurs, qui ne bouleversent pas seulement les vols en France mais aussi ceux traversant l’espace aérien hexagonal ». Ryanair a lancé une pétition pour « maintenir ouvert le ciel européen », comportant entre autres idées l’utilisation des contrôleurs aériens d’autres pays en cas de grève en France. Rappelons que le syndicat UNSA-ICNA, représentant 20% des voix chez les 4000 contrôleurs aériens, proteste la décision d’accélérer la baisse des effectifs en 2016, « en passant le taux de remplacement des départs de 80% à 65%, (ce qui) apparaît en totale déconnexion avec les besoins opérationnels des centres de contrôle et les objectifs de régularité et de ponctualité assignés par l’Europe à la Direction des Services de la Navigation Aérienne » quand toutes les prévisions de trafic « indiquent désormais des perspectives de croissance importantes ». Il dénonce également un « retard technologique considérable » (et un « manque d’investissement ») des outils utilisés par les aiguilleurs du ciel français, cause de « pannes de plus en plus fréquentes ayant des implications directes dans la chaîne de sécurité ». Les syndicalistes exigent de la DGAC qu’elle « se dote de moyens pour réaliser ces révolutions technologiques qu’elle ne peut plus différer », et demandent que le gouvernement « garantisse, comme il s’y était engagé, la prise en compte et le financement des missions de la DGAC ».