Au cinquième jour d’une grève de personnel navigant commercial (PNC) qui en comptabilisera sept, la compagnie aérienne Air France prévoit d'assurer plus de 90 % de ses vols long-courriers, 80% de son programme domestique, et plus de 80% des vols moyen-courriers de et vers l’aéroport de Paris-CDG.

Les passagers d’Air France doivent s’attendre à un niveau de perturbation comparable aux jours précédents. Les anticipations d’annulations par Air France s’avèrent d’ailleurs conformes à la réalité, avec une seule annulation à chaud (vers Delhi) vendredi. Le taux de grévistes hôtesses de l’air et stewards est sujet à des batailles de chiffres puisque la direction d’Air France a revendiqué 42 % de grévistes, contre 70 % selon l’intersyndicale SNPNC/FO et UNSA-PNC. Cette dernière déplore d’ailleurs que « la Direction n’ait pas invité les organisations syndicales à négocier pour sortir du conflit ». Elle rappelle d’ailleurs que « ses demandes sont loin d’être déraisonnables, puisqu’elles portent sur une durée d’accord qui sécuriseraient les conditions d’emploi et de rémunération des PNC, avec des adaptations dont le coût pour l’entreprise est très inférieur à celui de cette grève. »

« Par son refus de négocier, la Direction d’Air France confirme une fois de plus que ses salariés restent sa seule variable d’ajustement, continue l’intersyndicale. Ses choix purement idéologiques démontrent qu’elle n’a aucun scrupule à hypothéquer le niveau de sécurité et de sûreté à bord en exigeant de nouvelles baisses de nos compositions d’équipages. Notre métier de PNC a pourtant déjà été lourdement impacté par les coupes d’effectifs à bord des avions qui ont eu lieu ces dernières années et qui fragilisent fortement les valeurs ajoutées de notre compagnie : la sécurité et la relation aux clients. »

Environ 10 % des 30 000 passagers touchés par la grève le seraient en raison de vols effectivement programmés, mais ayant un nombre insuffisant de PNC pour pouvoir accueillir la totalité des passagers. Pour rappel, il faut un PNC présent pour 50 passagers à bord, c'est -à-dire 4 PNC pour un A320 avec tous ses sièges occupés.  « Il se peut que pour des raison indépendantes de la grève », du personnel « ne puisse pas se présenter » au départ, ce qui oblige la compagnie « à limiter à chaud » les embarquements, compte tenu des faibles réserves de PNC disponibles, a expliqué Pierre-Olivier Bandet, directeur général adjoint d’Air France dans les colonnes de l’Express.